Les militants pour une capitale bilingue précisent leur plan de match

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OTTAWA – Un regroupement d’organismes franco-ontariens sous l’égide du Mouvement pour une capitale du Canada officiellement bilingue (MOCOB) a dévoilé son plan de match pour faire reconnaître officiellement le caractère bilingue de la Ville d’Ottawa, vendredi 8 janvier.

FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
fpdufault@tfo.org | @fpdufault

Le collectif propose une approche législative pour assurer la pérennité des services en français présentement offerts par la Ville d’Ottawa, comme le rapportait déjà #ONfr au début novembre.

Dans un premier temps, les élus municipaux d’Ottawa seraient appelés à se prononcer sur une résolution demandant à l’Assemblée législative de l’Ontario d’« adopter un projet de loi visant la reconnaissance de l’égalité de statut des langues française et anglaise au sein de la ville ».

Une fois la loi fondatrice de la Ville d’Ottawa modifiée à Queen’s Park, le conseil municipal devrait préciser la portée d’un nouvelle politique linguistique, de manière à « dissiper les inquiétudes de certains relatives à l’augmentation de coûts ou la perte d’emploi » d’employés unilingues anglophones au profit d’employés bilingues.

« Ottawa, à titre de capitale du Canada, exercerait un leadership exceptionnel lors du 150e de la Confédération en devenant la première parmi les grandes villes canadiennes à officialiser son statut de bilinguisme », a fait savoir Jacques de Courville Nicol, coordonnateur du MOCOB, par le biais d’un communiqué.

Bâtir sur les acquis

L’initiative est également soutenue par l’ACFO d’Ottawa, le Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO), la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne (FESFO), la Fédération des aînés et retraités francophones de l’Ontario (FARFO) et la Fédération des aînées et aînés francophones du Canada (FAAFC).

La démarche que propose le groupe de M. de Courville Nicol « vise à construire sur les fondations qui existent déjà », notamment la politique de bilinguisme de la Ville d’Ottawa adoptée en 2001.

Le MOCOB devra maintenant trouver parmi la vingtaine d’élus municipaux d’Ottawa, un nombre suffisant d’appuis pour mener son projet législatif à bon port. Cette prochaine étape s’annonce difficile, puisqu’il n’y a pour l’instant qu’une poignée d’échevins en faveur du bilinguisme officiel de la capitale.

Le maire Jim Watson soutient pour sa part que la politique de « bilinguisme pratique » dont s’est dotée la Ville d’Ottawa il y a une quinzaine d’années « fonctionne bien » et qu’il n’y a pas lieu, selon lui, d’enchâsser dans une loi le statut égal de l’anglais et du français au sein de l’appareil municipal.