À Temiskaming Shores, les francophones veulent se rapprocher d’autres communautés

Des membres de la commumauté prêtent main forte pour peindre la murale. Crédit image: Sébastien Pierroz

TEMISKAMING SHORES – Réunir les communautés francophones, LGBTQ et des Premières Nations, l’idée se dessine petit à petit à Temiskaming Shores. Cette semaine, certains résidents de toutes origines ont pris les pinceaux pour peindre une première murale dans ce sens.

Les francophones ont beau représenter plus 30 % de la population au sein de cette municipalité en bordure du Lac Témiscamingue, ils restent minoritaires. « C’est plus qu’une murale que nous voulons, mais amener la communauté à travailler ensemble et des valeurs communes », confie Nicole Guertin, propriétaire du Café Meteor Bistro et l’une des instigatrices du projet.

« En 2019, c’est le temps. La francophonie a été assez muette durant les derniers 100 ans. On était présent mais on ne faisait pas trop de bruit. Les Premières Nations ont été tassés de côté trop longtemps et ont besoin de reprendre leur place. »

L’artiste Lynne Cormier. Crédit image : Sébastien Pierroz

La murale sur l’avenue Ferguson d’Haileybury – ville incluse dans la municipalité de Temiskaming Shores – doit être finie d’ailleurs pour samedi. Parmi ceux qui ont pris le pinceau se trouvait Lynne Cormier. La jeune femme francophone est issue de la communauté de la Première Nation de Matachewan. Une identité qu’elle n’a pas été toujours encouragée à mettre de l’avant.

« Il y a 10 ou 15 ans, il y avait un manque d’éducation et d’histoire qui rendait les communautés fermées à un rapprochement. La francophonie a sa place, certains événements amènent des anglophones. Ça s’en vient ensemble! »

D’autres murales en préparation

Mique Michelle, artiste muraliste franco-ontarienne d’origine métisse, était sur les lieux mercredi pour diriger la réalisation de la peinture. « On essaye que le murale ne représente pas l’histoire, mais donne des informations sur le futur. On a pris un fancy shawl qui donne vraiment une caresse au Lac Temiscamingue. Dans le shawl, on veut mettre de la végétation, des plantes, et de la nutrition qu’on peut ramasser sans aller au dépanneur. »

La murale au cours de son peinturage. Crédit image : Sébastien Pierroz

L’artiste reconnaît que d’autres murales sont même en préparation du côté de Temiskaming Shores. « Une fois que je quitte cette fin de semaine, ils veulent avoir d’autres murales. Ils vont être capables d’en faire d’autres sans moi. Cette murale, ce n’est qu’un début, c’est le briquet qui commence et on veut allumer le plus de chandelles possibles! »

Un restaurant transformé en coopérative

Mais le rapprochement pourrait prendre d’autres formes que la symbolique des murales. Mme Guertin du Café Meteor Bistro est formelle. « On voulait vendre notre restaurant, tout en gardant l’atmosphère qu’il y avait. On s’est dit que le restaurant pourrait appartenir à la communauté sous une forme de coopérative. On a déjà recruté 250 membres. »

Le café veut même aller plus loin. L’une de ses clientes Suzanne Martin a même certaines idées pour regrouper les gens. « J’ai proposé le concept d’avoir un centre de réseautage pour que les gens nouveaux dans la région, de n’importe quelle culture puissent nous appeler. On pense à se faire connaître sur Facebook, mais aussi porter des dépliants à tous les agents d’immeuble. On aimerait avoir des affiches aussi dans les bibliothèques et les paroisses. »

Temiskaming Shores regroupe les villes de New Liskeard, Haileybury et Dymond, lesquelles ont fusionné en 2004. Les francophones ont commencé à développer des échanges avec sa voisine du district de Timiskaming au Québec, sous forme de rencontres au cours des dernières années.

La culture aurait déjà permis de rapprocher les communautés s’il l’on en croit la propriétaire du Café Meteor Bistro. « Des événements comme le Festival des Folies Franco-Fun, le Village Noel Temiskaming, la Foire gourmande de l’Abitibi-Tesmicamingue ont contribué à faire tomber les frontières et les silos ».