Bilan 2017 : ils nous ont quittés cette année…

Paulette Gagnon, Pierre de Blois et Adrien Cantin, trois des disparus de 2017 qui ont joué un rôle important en Ontario français

Des acteurs de premier plan de la communauté franco-ontarienne se sont éteints en 2017. Leur absence sera remarquée dans différentes sphères de la vie francophone, que ce soit en culture, en politique ou dans le milieu communautaire.

ÉTIENNE FORTIN-GAUTHIER
efgauthier@tfo.org | @etiennefg

Pierre de Blois

Décrit comme un grand bâtisseur franco-ontarien, Pierre de Blois laisse derrière lui un riche héritage à des générations de francophones. Le fondateur du Festival franco-ontarien a multiplié les rôles clés dans de nombreuses organisations, notamment l’ACFO d’Ottawa-Carleton et plusieurs conseils d’administration, dont celui de l’Hôpital Montfort. Partout où il s’impliquait, il n’oubliait pas les besoins de ses pairs de langue française. Cet homme de conviction a été récipiendaire de nombreux prix et récompenses, dont le Prix Bernard-Grandmaître et l’Ordre d’Ottawa. Il s’est éteint subitement le 28 septembre.

Paulette Gagnon

Au petit matin du 12 octobre, l’Ontario s’est réveillé en apprenant avec stupeur la mort d’une de ses grandes dames du théâtre. Paulette Gagnon ne montait pas sur les planches, mais elle était néanmoins une actrice de premier plan du milieu culturel franco-ontarien. Originaire de Hearst, Paulette Gagnon a œuvré à Direction Jeunesse, au Théâtre Action et à celui du Nouvel-Ontario. Elle hérite par la suite de différents mandats au Conseil des arts de l’Ontario, à La Nouvelle Scène, au Théâtre français du Centre national des Arts, notamment. Paulette Gagnon a lutté toute sa vie pour que la culture francophone puisse vibrer en Ontario. Quelques heures après sa mort, son projet le plus cher, la naissance d’une Place des Arts à Sudbury, a connu une avancée significative avec l’annonce d’une subvention d’importance du gouvernement fédéral.

Michel Dallaire

Un autre grand du milieu culturel francophone est décédé, à Sudbury, le 25 avril, cette année. Michel Dallaire, homme de lettres, était un auteur prolifique. En héritage, il laisse de nombreux recueils de poésie, des romans et un recueil de nouvelles. Il vivra également à travers de nombreuses chansons, dont il a écrit les textes. Cet auteur phare de sa génération a été récipiendaire de trois prix Trillium.

J’ai pris le temps de respirer la vie
d’écouter un étroit ruisseau
démêler le nœud de mes pensées
d’être au lieu de faire

je me suis laissé inspirer
par une symphonie lointaine douce claire
un air de flûte apaisant
une méditation verticale prolongée

mon cœur s’est posé sur des ailes
j’ai été muet
j’ai perdu mon nom
j’ai vu le fond ardent de l’horizon
un soleil couchant
  un rêve d’enfant

(Regards dans l’eau, Michel Dallaire, 1981)

Adrien Cantin

Une plume, mais également un visage connu de tous. Adrien Cantin, fier Franco-Ontarien de Hearst, est décédé le 22 mars. Pendant 50 ans, il a été un acteur de premier plan dans le monde des médias, faisant sa marque au journal Le Droit, à Radio-Canada et à TFO. Plusieurs le perçoivent comme le père de l’information et des affaires publiques en Ontario français. Le journalisme se devait d’être engagé pour faire une différence, croyait-il. « Un journaliste qui travaille dans une communauté minoritaire et qui n’est pas engagé vis-à-vis de sa communauté est un traître à sa communauté », avait-il déjà affirmé.

Marius Ouellette

Figure marquante du monde des radios francophones en Ontario dont il avait participé à la fondation, Marius Ouellette  a perdu son ultime combat contre le cancer, le 24 juillet, laissant en deuil sa communauté de Kapuskasing. Originaire de Harty, il fut l’un des premiers présidents du Mouvement des Intervenant.e.s en Communication Radio de l’Ontario (MICRO), mais aussi son premier directeur général de 1999 à 2008. Membre du conseil d’administration de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) de 2005 à 2009, M. Ouellette avait fait sa carrière d’enseignant dans le nord de la province. Une carrière d’éducateur et de professeur de musique dans laquelle il voyait un moyen de promouvoir le français.

Jacques Flamand

Toute sa vie, Jacques Flamand s’est battu pour le rayonnement des auteurs franco-ontariens. Disparu le 19 octobre, ce monument de la littérature franco-ontarienne a fondé l’Association des auteures et auteurs de l’Ontario français (AAOF) et les Éditions du Vermillon.

On disait de lui que la « francophonie coulait dans ses veines ». Ce penseur, poète et éditeur voulait faire entendre les voix de ceux et celles qui veulent changer le monde. Dans sa poésie parfois lourde, il espérait inspirer et donner espoir, disent ses plus proches collaborateurs.

Des grands disparus ailleurs dans la francophonie canadienne…

L’ancien président de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA), Jean-Guy Rioux, est décédé quelques jours après le début de l’année 2017, le 18 janvier. Ce leader acadien de premier plan a également été président de la Société des Acadiens et Acadiennes du Nouveau-Brunswick (SANB). Il était aussi un acteur de premier plan de l’Association canadienne d’enseignement de langue française (ACELF).

Marie Bourgeois, figure de proue de la francophonie de la Colombie-Britannique, a également tiré sa révérence, le 10 juillet. Au fil des ans, elle a été présidente de la Fédération des francophones de la Colombie-Britannique, directrice de la Maison de la francophonie et présidente du Conseil scolaire francophone. La Montréalaise d’origine a fait bataille toute sa vie pour augmenter la place du français dans ville d’adoption, Vancouver.