Bilinguisme officiel de l’Ontario : « aucun problème » pour les candidats NPD

La députée néo-démocrate sortante France Gélinas. Crédit image: Archives #ONfr

KAPUSKASING  « Sous le Nouveau Parti démocratique (NDP), on va se battre fort pour que l’Ontario devienne une province officiellement bilingue. » C’est la promesse qu’a lancé Guy Bourgouin, le candidat néo-démocrate de Mushkegowuk—Baie James, lors du débat à Kapuskasing, mercredi soir. France Gélinas, candidate néo-démocrate pour Nickel Belt et critique de son parti pour les Affaires francophones, explique comment cette promesse s’aligne avec la plateforme de son parti.

DIDIER PILON
dpilon@tfo.org | @DidierPilonONFR

 

La journée suivant le débat, M. Bourgouin double la mise. « Nous estimons qu’ici, en Ontario, le gouvernement devrait se montrer capable d’offrir des services en français à tous les Franco-Ontariens et à toutes les Franco-Ontariennes, sans les faire attendre et indépendamment de leur lieu de résidence », a-t-il précisé. « Nous nous engageons à identifier les mesures auxquelles il faudrait recourir pour que l’Ontario devienne, officiellement, une province bilingue – en commençant par un examen critique approfondi de la Loi sur les services en français. »

« C’est évident que le NPD est excité à l’idée que l’Ontario devienne une province officiellement bilingue », déclare Mme Gélinas, en entrevue pour #ONfr. Selon elle, la promesse de M. Bourgouin serait un corollaire de l’engagement des néo-démocrates de refonder la Loi sur les services en français.

Guy Bourgouin, candidat néo-démocrate, lors du débat à Kapuskasing. Crédit image : capture écran

Pas encore de plan pour soutenir l’idée

« On s’est engagé à revoir la Loi. On s’est engagé à respecter les recommandations du commissaire. On s’est engagé à amener des changements à la loi. Une des recommandations les plus importantes du commissaire sur les services en français, c’est de faire de tout l’Ontario une zone désignée, ce qui se traduirait en une province entière officiellement bilingue. Tout ça est en adéquation avec ce qu’a dit M. Bourguoin. »

« Ceci étant dit, le travail pour savoir comment arriver à cette fin – comment est-ce que ça va se conjuguer – n’a pas été fait de manière suffisamment précise pour qu’on puisse décrire notre plan de manière détaillée. Si nous n’avons pas de détails sur ce que ça veut dire du côté législatif, c’est parce qu’on n’a pas commencé les consultations. Mais tous les candidats néo-démocrates n’ont aucun problème à soutenir l’enthousiasme et l’engagement de M. Bourguoin. On dit tous la même chose. »

 

Un premier pas pour le politologue Martin Normand

Selon Martin Normand, stagiaire postdoctoral et chercheur associé de la Chaire de recherche sur la francophonie et les politiques publiques, cette démarche serait en effet un premier pas.

« La refonte de la Loi sur les services en français est effectivement une porte d’entrée pour atteindre le bilinguisme officiel. Si on est ambitieux et l’on revoit tout le code réglementaire, et qu’on l’élargit aux institutions centrales, à tous les bureaux qui offrent des services gouvernementaux, et ça sur tout le territoire de la province, c’est certainement un premier pas. »

Toutefois, même si la refonte de la Loi pourrait assurer le bilinguisme des institutions, M. Normand argumente que le bilinguisme officiel nécessite aussi un geste symbolique.

« Ce que l’AFO souhaite, c’est un pas de plus, c’est à dire que ça se retrouve aussi dans la Constitution. Mais on est loin de ça et ce n’est pas avec la modification de la Loi qu’on pourra accomplir cet objectif. Ça prendra de la volonté politique beaucoup plus manifeste. »

À contrario, les progressistes-conservateur et les libéraux n’ont jamais clairement manifesté leur intérêt pour le bilinguisme officiel de la province.