Brown encourage au maintien du projet d’université franco-ontarienne

L'ancien chef progressiste-conservateur, Patrick Brown. Archives #ONfr

BRAMPTON – L’ancien chef du Parti progressiste-conservateur (Parti PC) de l’Ontario, démis de ses fonctions avant les élections de juin dernier, Patrick Brown est sorti du silence pour appeler au maintien du projet de création de l’Université de l’Ontario français. Au fédéral, le chef du Parti conservateur du Canada (PCC), souhaite rencontrer le premier ministre Trudeau pour parler de la crise.

BENJAMIN VACHET
bvachet@tfo.org | @BVachet

« Pendant les trois dernières années, nous avons travaillé sans relâche pour créer un soutien non partisan à la création de l’Université de l’Ontario français. Heureux de voir des démarches positives par le gouvernement. Nous devrions continuer avec ce projet », a gazouillé l’ancien chef progressiste-conservateur, ce lundi matin.

Ce dernier juge donc positive l’ouverture dont a semblé faire preuve la ministre déléguée aux Affaires francophones, Caroline Mulroney et son gouvernement, vendredi. Dans ce qui semblait être un léger recul du gouvernement envers les compressions qui concernaient les Franco-Ontariens dans l’énoncé économique, Mme Mulroney a ouvert la porte au maintien du projet d’université de langue française, sans engagement formel toutefois.

« J’attends avec impatience le jour où l’état des finances publiques nous permettra d’aller de l’avant avec des projets comme celui de l’université de langue française – des projets qui contribuent à unifier la communauté et à protéger notre langue et notre culture. (…) Je resterai une ardente défenseure de cette université, pour et par les francophones, de sorte que, dès que nous serons en mesure d’en entreprendre la construction, le projet pourra être amorcé », indiquait-elle dans une déclaration écrite.

Lorsqu’il avait été choisi à la tête du Parti PC, M. Brown avait fait de nombreux gestes en direction des Franco-Ontariens, opérant un rapprochement significatif entre son parti et la communauté franco-ontarienne. Il s’était notamment montré en faveur du projet d’université franco-ontarienne.

Scheer veut rencontrer Trudeau

À Ottawa, la pression est désormais sur le premier ministre Justin Trudeau. Le chef du PCC, Andrew Scheer lui a adressé une lettre demandant à son gouvernement « de passer de la parole aux actes en prenant un engagement ferme envers les Franco-Ontariens ». Le chef conservateur dit vouloir rencontrer M. Trudeau pour discuter du dossier.


« Vous avez le pouvoir d’agir, je vous encourage à le faire dès maintenant » – Andrew Scheer, chef PCC


« À votre place, je n’hésiterais pas une seconde à faire en sorte que le gouvernement fédéral soit un partenaire avec le gouvernement de l’Ontario dans tous les projets qui appuieront l’épanouissement du français en Ontario. »

Alors que les débats ont été houleux à la Chambre des communes la semaine dernière, il condamne également ce qu’il juge comme étant de la partisanerie de la part du gouvernement libéral.

« Malheureusement, votre gouvernement a décidé d’utiliser un ton partisan, moralisateur et divisif sur cette question. Vous devriez savoir que la protection des langues fondatrices du Canada fait partie de ces enjeux avec lesquels les politiciens ne devraient jamais faire de partisanerie », peut-on lire dans sa lettre au premier ministre dont #ONfr a obtenu copie.

Mandatée par le premier ministre Justin Trudeau de gérer ce dossier, la ministre du Tourisme, des Langues officielles et de la Francophonie, Mélanie Joly, s’en est prise avec véhémence au PCC et à son chef, ces derniers jours. Elle reproche à M. Scheer de ne pas avoir demandé formellement au gouvernement de reculer sur la disparition du Commissariat aux services en français et l’abandon du projet d’université de langue française en Ontario. Le leader fédéral conservateur a dénoncé ces décisions du gouvernement progressiste-conservateur ontarien, mais expliqué vouloir respecter les juridictions provinciales.

La Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada a appelé les partis fédéraux à faire front commun et à éviter la partisanerie, la semaine dernière.


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