Brown demande un moratoire sur la fermeture d’écoles

TORONTO – Le chef du Parti progressiste-conservateur de l’Ontario, Patrick Brown, appelle le gouvernement Wynne à mettre fin à la pratique de fermeture d’écoles dans la province et demande l’imposition d’un moratoire le temps que les critères soient clarifiés.
JEAN-FRANÇOIS MORISSETTE
jmorissette@tfo.org | @JFMorissette72
Selon le chef progressiste-conservateur, les critères menant à la fermeture d’écoles dans la province sont «imparfaits» et nécessitent d’être revus.
«Les résultats de la fermeture d’une école sont dévastateurs: cela divise les communautés (…), les élèves doivent passer des heures dans un autobus pour se rendre en classe alors qu’avant ils pouvaient y aller à la marche», a déploré Patrick Brown.
Lors d’un point de presse tenu à Queen’s Park, mardi 7 mars, et entouré de parents des communautés à risque de perdre une école, M. Brown a accusé le gouvernement de procéder à des fermetures d’écoles pour des raisons politiques, plutôt que pour des raisons pratiques.
«C’est un gouvernement qui cherche des économies sur le dos des étudiants sans regarder les conséquences à long terme», a-t-il déclaré.
Le chef progressiste-conservateur a proposé d’inclure les municipalités dans les discussions et que le sujet avait été abordé lors du congrès annuel des municipalités rurales il y a quelques semaines. Selon lui, de meilleurs critères pourraient permettre de sauver des écoles dans la province.
Susan McKenzie, membre de l’alliance contre la fermeture d’école, dit avoir demandé à rencontrer trois fois la ministre de l’Éducation, Mitzie Hunter, pour parler de la problématique, mais que rien ne s’était produit jusqu’à présent.
«Les libéraux continuent d’être déconnectés et d’ignorer les communautés», a soutenu Mme McKenzie.
Elle a d’ailleurs accusé les libéraux d’équilibrer le budget sur le dos des communautés ontariennes et des étudiants de la province.
«Ce ne sont plus les écoles en milieu rural qui sont en danger, mais bien les écoles de partout dans la province», a-t-elle déploré aux côtés du chef progressiste-conservateur.
Lors de la période de questions, la première ministre de l’Ontario, Kathleen Wynne, a rejeté l’idée d’un moratoire. Selon elle, ce qui a été demandé par Patrick Brown n’est qu’une «instrumentalisation» politique du concept de moratoire.
Pas de chiffre sur les écoles en danger
Questionnée sur le nombre d’écoles en danger de fermeture dans la province, Mme Hunter est restée évasive.
«Je ne vais pas donner un chiffre approximatif basé sur une question, c’est vraiment important que les conseils scolaires puissent avoir une rétroaction de leurs communautés», a-t-elle expliqué.
Selon les progressistes-conservateurs de l’Ontario, près de 600 écoles seraient en danger de fermeture dans la province.
Mitzie Hunter a martelé que les discussions entre les conseils scolaires et les communautés où se trouvent les écoles en difficulté étaient toujours des conversations difficiles et «qu’un moratoire arbitraire n’est pas la solution», comme le préconise Patrick Brown.
«Nous ne voulons pas enlever cet outil (les fermetures d’écoles) des mains des conseils scolaires pour nous assurer qu’il y ait une discussion de faite pour le bien des étudiants» – Mitzie Hunter
«Nous voulons nous assurer que les conseils scolaires travaillent ensemble pour s’assurer que les communautés ontariennes reçoivent la meilleure éducation possible», a-t-elle martelé.
La ministre Hunter a insisté que son gouvernement a investi des milliards en éducation et que plus de 400 écoles ont vu le jour en Ontario.
Des problèmes urbains comme ruraux, selon le NPD
La chef néo-démocrate de l’Ontario, Andrea Horwath, croit également que les libéraux font fausse route en fermant des écoles ontariennes.
«Il y a une école dans ma circonscription qui lutte pour sa survie (…) il faut porter une attention plus particulière à ce que ce gouvernement fait dans les petites villes de la province et dans les communautés en fermant des écoles», a-t-elle expliqué.
Andrea Horwath a déploré que les milieux ruraux et les milieux urbains souffrent de ce qu’elle juge être de mauvaises décisions du gouvernement de Kathleen Wynne.