Budget : des attentes pour le postsecondaire en français

Pierre Riopel, président du Collège Boréal. Étienne Fortin-Gauthier

TORONTO – Plusieurs intervenants francophones espèrent que l’éducation postsecondaire en français sera du budget 2016 de l’Ontario, dévoilé jeudi 25 février. Les besoins dans cette sphère sont encore énormes, selon le président du Collège Boréal, Pierre Riopel.

ÉTIENNE FORTIN-GAUTHIER
efgauthier@tfo.org | @etiennefg

« On se croise les doigts », a laissé tomber Pierre Riopel au terme de sa présentation au Club canadien de Toronto. En entrevue à #ONfr, il rappelé que l’enveloppe budgétaire dédiée à bonifier l’offre postsecondaire dans le centre et le sud-ouest a été utilisée et que la stratégie prévue se terminait cette année.

Le plan a-t-il atteint ses objectifs et comblé tous les besoins? « Il y a encore beaucoup de travail à faire. L’offre dans le centre-sud-ouest était à 4% de ce qui était offert en anglais en 2008. On a réduit l’écart un peu, mais il reste encore du chemin à faire », répond-il sans hésitation.

Il faut encore s’inquiéter grandement de voir de nombreux étudiants d’écoles secondaires francophones aller étudier dans des institutions anglophones au niveau postsecondaire.

« Il faut agrandir l’offre pour que ces jeunes partent de nos écoles secondaires et poursuivent leurs études en français », croit-il.

Lors de sa présentation au Club canadien, il a réitéré son appui au projet d’une université franco-ontarienne. « Souvent les installations du côté anglophones sont plus attirantes. Lorsqu’on va se retrouver avec une université franco-ontarienne, si elle a le financement nécessaire, je crois qu’on va pouvoir attirer les finissants du secondaire francophones », a-t-il dit lors de sa présentation devant de nombreux leaders francophones de la communauté et du gouvernement.

Ultimatum

Le Collège Boréal se retrouve dans une situation complexe, alors qu’il doit quitter ses locaux actuels d’ici 2020. Son président affirme que le temps presse et qu’un déménagement ne peut être prévu à la dernière minute. Il croit que le gouvernement devrait miser sur un carrefour francophone.
« Il y a trois situations : nous on cherche un espace, il y a la question de l’université franco-ontarienne et celle de la Maison de la francophonie. Peut-être y-a-t-il une seule solution et que tous pourrait être sous le même toit », suggère-t-il.

Les institutions francophones collaborent davantage depuis quelques années, selon M. Riopel. Il faut miser sur ces alliances. « Peut-être pouvons-nous avoir deux entités qui collaborent et qui ont une synergie du XXIe siècle. On pourrait cohabiter avec la nouvelle université franco-ontarienne, par exemple », dit-il.

Pression étudiante

Le président du Collège Boréal, Pierre Riopel, n’est pas le seul à avoir de grandes attentes à l’endroit du budget provincial de l’Ontario. Lors de la Journée d’action pour la création d’une université franco-ontarienne, plusieurs intervenants ont dit espérer voir des sommes dans le budget pour poser la première pierre de la future institution franco-ontarienne.

Plusieurs espèrent qu’une enveloppe sera prévue pour permettre la création d’un Conseil des gouverneurs, ce qui constituerait une première étape pour établir les bases d’une université franco-ontarienne. La députée néo-démocrate de Nickel Belt, France Gélinas, est du nombre.

L’an dernier, le sujet n’avait pas été mentionné dans le budget de la province, ce qui avait déçu plusieurs acteurs francophones. L’Assemblée de la francophone de l’Ontario avait d’ailleurs dénoncé ce manque d’engagement dans un communiqué.