Caroline Mulroney s’adresse en anglais aux francophones

La candidate à la direction du Parti PC, Caroline Mulroney.

TORONTO – Alors que Caroline Mulroney vient de lancer sa campagne à la direction du Parti progressiste-conservateur (Parti PC) de l’Ontario, la fille de l’ancien premier ministre canadien, Brian Mulroney, a assuré qu’elle serait à l’écoute des Franco-Ontariens, sans toutefois donner plus de détails sur sa vision des différents enjeux. 

JEAN-FRANÇOIS MORISSETTE
jmorissette@tfo.org | @JFMorissette72

Lors du lancement de sa campagne, qui s’est déroulé en anglais seulement, Caroline Mulroney a assuré  que le français était une partie importante de sa vie.


« J’ai hâte de pouvoir parler aux Franco-Ontariens sur les enjeux qui les touchent. » – Caroline Mulroney


Lisa Raitt, qui modérait le premier événement de la campagne de Mme Mulroney, a ajouté qu’elle serait en mesure de mieux comprendre leurs préoccupations car elle maîtrise le français. Caroline Mulroney a acquiescé.

Celle qui est aussi candidate dans la circonscription de York-Simcoe s’est également prononcée sur d’autres enjeux, dont la taxe du carbone.

La proposition d’inclure les revenues d’une taxe fédéral sur le carbone dans la plateforme du Parti PC avait surpris plusieurs membres, en novembre dernier. Cette mesure avait été choisie par l’ancien chef de la formation politique, Patrick Brown, pour financer certaines propositions de son programme, « La garantie aux gens ». À l’époque, M. Brown avait indiqué qu’il avait tranché pour une taxe sur le carbone, plutôt qu’un système de plafonnement, comme c’est le cas actuellement en Ontario. Selon lui, le système de plafonnement était une « mascarade » de la première ministre, Kathleen Wynne.

Un système de plafonnement du carbone impose une limite stricte aux entreprises pour émettre du CO2, afin de les dissuader de polluer. Un système de taxe sur le carbone n’impose pas de limites aux entreprises, mais fait payer les entreprises pour leurs émissions.

Caroline Mulroney a affirmé être prête à aller en campagne électorale avec la plateforme du Parti PC.

« Comme une progressiste-conservatrice, je ne suis pas partisane d’une nouvelle taxe », a-t-elle toutefois nuancé.

Mme Mulroney a indiqué qu’il fallait laisser le choix aux provinces sur la manière de dépenser cet argent. Elle a aussi ajouté que sa position pourrait évoluer en affirmant qu’elle allait consulter les membres sur cette mesure.


« Nous devons avoir un gouvernement qui s’intéresse aux gens, qui veut faire grandir l’Ontario et rendre la vie dans cette province accessible à tous. » – Caroline Mulroney


Mme Mulroney a déjà reçu des appuis, dont celui de Rod Phillips, ancien président de Postmedia et dirigeant de la Société des loteries de l’Ontario. M. Philips était pressenti par plusieurs comme un successeur de M. Brown, le chef démissionnaire du Parti PC après des allégations d’inconduites sexuelles.

D’autres membres du Parti PC ont donné leur appui à Mme Mulroney, dont Monte McNaugton. Selon plusieurs médias, M. McNaugton agirait comme coprésident de la campagne de Mme Mulroney en compagnie de Mme Raitt.

Les autres candidats opposés

Sur Twitter, Christine Elliott, qui en est à sa troisième course à la direction du Parti PC, s’est dite personnellement opposée à une taxe sur le carbone. Elle a tout de même indiqué qu’elle était ouverte à la discussion avec les membres du Parti PC.

« Je suis personnellement opposée à la taxe sur le carbone, mais je veux entendre ce que le caucus, les candidats et les membres ont à dire sur le sujet », a-t-elle dit.

Doug Ford s’est opposé à cette taxe, lors d’une entrevue avec une station de radio de Toronto. Il a réaffirmé le rejet de cette politique lors du lancement de sa campagne, le samedi 3 février. M. Ford s’est présenté comme étant le seul candidat contre les « élites ».

Selon les règles de la course à la direction du Parti PC, les candidats doivent s’engager à conserver la plateforme du parti lors de l’élection du 7 juin.

Un nombre de membres moins élevés

Au cours de la fin de semaine, le chef intérimaire du Parti PC, Vic Fedeli, a confirmé que le nombre de membres de la formation politique était moins élevé que ce que M. Brown avançait.

Selon une enquête interne lancée par M. Fedeli, il y aurait près de 130 000 membres. M. Brown martelait sur toutes les tribunes, depuis des mois, que le Parti PC avait 200 000 membres, un record historique selon lui.


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