Ces dossiers à surveiller au cours de l’été

La nouvelle ministre déléguée aux Affaires francophones, Caroline Mulroney. Crédit image: Jackson Ho

La période estivale est dorénavant commencée. À y regarder de plus près, l’été 2018 sera tout de même riche en événements… et peut-être en rebondissements. Tour d’horizon des cinq dossiers à surveiller au cours de l’été.

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierroz

Session d’été à Queen’s Park

Fait assez exceptionnel, les députés ontariens siégeront deux semaines à Queen’s Park à partir du 11 juillet. Le lendemain, la lieutenante-gouverneure, Elizabeth Dowdeswell, prononcera le discours du Trône.

À peine assermenté, le nouveau gouvernement progressiste-conservateur de Doug Ford veut marquer les esprits. Parmi les premières mesures prises : le retrait du marché du carbone, ou encore la limitation des dépenses de l’Assurance-santé Plus.

D’autres promesses électorales pourraient aussi se matérialiser dans les prochains mois : l’abolition du programme d’éducation sexuelle enseigné dans les écoles, la réduction des impôts de la taxe sur l’essence, ou encore l’élargissement de la vente d’alcool dans les magasins de la LCBO, les Beer Store et un certain nombre de supermarchés.

Les débuts de Caroline Mulroney aux Affaires francophones

La nouvelle ministre déléguée aux Affaires francophones est attendue au tournant par les Franco-Ontariens. D’une parce que les dossiers ne manquent pas sur la planche à travail. Par ailleurs, la fin de l’autonomie du ministère des Affaires francophone, bien qu’obtenue en juillet 2017, a quelque peu terni ses débuts.

Dans un premier temps, Caroline Murloney devra tisser un lien de confiance avec les Franco-Ontariens. Et les rassurer quant à la stabilité de l’enveloppe budgétaire (7,8 millions de dollars pour 2018-2019) et les ressources humaines déployées pour l’Office des Affaires francophones.

La refonte de la Loi sur les services en français (LSF) devrait être l’une des premières revendications entendues par le nouvelle ministre. Durant la campagne, l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) avait décrit le projet comme « prioritaire ». En cas de feu vert, reste à voir si Mme Mulroney s’appuiera sur les travaux déjà entamés par l’AFO en collaboration avec l’Association des juristes d’expression française de l’Ontario (AJEFO) ou bien demandera-t-elle de nouvelles consultations.

Une réélection assurée pour Carol Jolin?

Il y aura bien des élections pour les différents postes du conseil d’administration de l’AFO, cet automne. La période de mise en candidatures pour le poste de président ainsi que les représentants régionaux ouvrira donc début septembre, pour se terminer le 13 octobre.

Élu président en octobre 2016, il y a de fortes chances que Carol Jolin veuille rempiler pour un nouveau mandat. D’autres ont d’ores et déjà annoncé qu’ils ne poursuivront pas l’aventure. C’est le cas par exemple de Rejean Grenier qui représente le Nord de l’Ontario au sein du CA.

Rappelons que les membres du conseil d’administration de l’AFO sont élus pour deux ans, avec possibilité de se représenter à deux reprises. Les nouveaux élus seront connus lors de son Congrès du 26 au 28 octobre à Toronto.

30e anniversaire de la Loi sur les langues officielles de 1988

La Loi sur les langues officielles célèbrera son 50e anniversaire en 2019. Mais la dernière révision majeure de cette loi emblématique remonte, elle, à trente ans.

Sanctionnée le 28 juillet 1988, la Loi sur les langues officielles de 1988 intègre tous les amendements de celle de 1969 en les formulant plus en détail. En gros, elle élargit l’accès aux services en français en matière de justice et consacre le droit des fonctionnaires de travailler dans la langue de leur choix.

Aujourd’hui, les spécialistes se divisent, entre ceux jugeant la loi de 1988 obsolète et ceux plaidant pour une refonte de fond en comble de celle-ci.

Sur la route des élections municipales

À peine les élections provinciales passées, les électeurs ontariens doivent déjà penser aux municipales. Le scrutin aura lieu le 22 octobre, mais la campagne commencera dès la rentrée en septembre.

Sans surprise, Jim Watson à Ottawa et John Tory à Toronto seront candidats à leur propre succession. Dans les deux cas, la victoire semble hautement probable puisque les deux maires n’ont pas de gros candidats devant eux. À Sudbury, Brian Bigger sera aussi candidat pour un second mandat.

John Tory, maire de Toronto. Archives #ONfr

Dans beaucoup de municipalités à majorité francophone, certains maires ont déjà fait savoir leurs intentions. François St. Amour tentera d’être réélu du côté de La Nation dans l’Est ontarien, de même Jeanne Charlebois (Hawkesbury), Guy Desjardins (Clarence-Rockland), et Conrad Lamadeleine (Casselman). Le maire de Hearst, François Sigouin, maintient de son côté le suspense.