Chefferie conservatrice : « La victoire de Pierre Poilievre ne fait pas grand doute »

Pierre Poilievre, la favori pour la direction du Parti conservateur du Canada. Source: photo tiré du compte Twitter de Pierre Poilievre.
Pierre Poilievre, la favori pour la direction du Parti conservateur du Canada. Source: compte Twitter de Pierre Poilievre.

OTTAWA – C’est samedi que sera connu le chef du Parti conservateur du Canada avec Pierre Poilievre vu comme le grand favori par la majorité des sondeurs et analystes.

Pour le politologue Frédéric Boily, le principal concurrent du député de Carleton, Jean Charest, aurait besoin d’un scénario quasi parfait avec un meilleur recrutement qu’anticipé dans l’Ouest canadien.

« Il n’y a pas beaucoup d’éléments qui semblent jouer en faveur d’une victoire de Jean Charest. Ça aurait pu être possible si tous les appuis de Pierre Poilievre avaient été dans l’Ouest et que Jean Charest avait fait mieux dans l’Ouest, mais on n’a pas vu ça nécessairement. Je pense que la victoire de Pierre Poilievre semble maintenant ne faire pas grand doute », analyse l’expert du conservatisme et de la droite canadienne.

Le clan Charest prétend que ce dernier a toujours une chance de l’emporter, arguant miser sur les nombreux comtés en Ontario et au Québec pour une victoire.

« C’est possible, mais il faudrait vraiment que M. Charest fasse très bien également au Québec or les nombres et les chiffres de financement qui sont sortis durant l’été nous apprennent que M. Poilievre avait également des appuis un peu partout au Canada. Il semble avoir une équipe très efficace, ce qui lui permet de balayer l’ensemble du territoire », note M. Boily.

Selon un sondage Léger au début du mois d’août, Jean Charest était vu comme le meilleur chef pour 16 % des électeurs conservateurs tandis que 44 % avaient une préférence pour Pierre Poilievre.

« La voie de la victoire pour Jean Charest est très étroite. Il faudrait notamment que les partisans de Pierre Poilievre soient démotivés d’avoir voté parce qu’il pense que leur candidat est en train de gagner », observe le professeur à l’Université de l’Alberta.

Patrick Brown, maire de Brampton et candidat écarté. Crédit image : Maxime Delaquis.

Cette course implique aussi les députés ontariens Roman Baber, Scott Aitchison et Leslyn Lewis. En juillet, Patrick Brown avait été disqualifié de la course en raison d’allégations de son équipe de campagne qui aurait violé les règles financières de la Loi électorale canadienne. Une absence qui nuira au vote des centristes, croit Frédéric Boliy.

« Il n’était peut-être pas vu comme lui qui aurait gagné, mais ça aurait pu avoir un effet d’entraînement avec les progressistes-conservateurs de l’Ontario sur la course. L’ensemble des partisans progressistes-conservateurs auraient peut-être vu une option plus crédible que les autres candidats en provenance de l’Ontario. »

Une célébration différente

Le Parti avait laissé entendre jeudi une possible annulation de l’événement en raison du décès de la reine Elizabeth II, mais a finalement décidé de maintenir le tout.

« L’événement prévu pour annoncer les résultats de la course à la chefferie du Parti conservateur se déroulera comme prévu samedi à 18 heures (heure de l’Est), avec un programme révisé qui reflète le décès de Sa Majesté la Reine », a indiqué par communiqué, Ian Brodie, président du comité de l’élection du chef du Parti conservateur.

Nombre record de membres

Jeudi, le parti a révélé que sur les 678 702 membres élus pour voter, un record, 417 987 ont envoyé leur bulletin à temps et seront comptés. Au total, 437 854 ont été reçus, mais quelque 3 % ont été refusés. Sur le total de membres, il s’agit d’un taux de participation de près de 65 %. L’absence de carte d’identité et d’attestation signée a constitué le principal motif de rejet. La date limite de réception des bulletins de vote était le 5 septembre à 17h.

Comment le vote fonctionne

Il s’agit d’un système de points préférentiels. Les membres du parti classent les candidats et les candidates par ordre de préférence et toutes les circonscriptions électorales canadiennes ont le même poids, soit 100 points, si au moins 100 personnes ont voté dans chaque comté.

Le dépouillement des votes aura lieu samedi soir sur place et, à chaque étape, le parti révélera le nombre de points reçus par chaque aspirant, en plus des pourcentages correspondants. Le gagnant devrait être connu ce samedi autour de 20h.