Direction libérale : la candidate Kate Graham veut plus de services en français

La candidate à la chefferie libérale ontarienne, Kate Graham. Gracieuseté

[ENTREVUE EXPRESS]

QUI :

Ancienne employée de la Ville de London, où elle demeure, Kate Graham est candidate à la chefferie du Parti libéral de l’Ontario (PLO). Après avoir tenté sa chance, sans succès, lors des élections provinciales de 2018 dans London-Centre-Nord, elle se présente comme la voix du changement au sein du parti. Mercredi, elle a lancé un plan de plusieurs propositions pour la communauté franco-ontarienne.

LE CONTEXTE :

Six candidats se disputent le fauteuil de chef du parti. Le 7 mars prochain, à Mississauga, les militants devront départager Mitzie Hunter, Michael Coteau, Steven Del Duca, Alvin Tedjo, Brenda Hollingsworth et Kate Graham. Après avoir présenté les candidats Alvin Tedjo et Brenda Hollingsworth, ONFR+ s’est entretenu avec Kate Graham. Une entrevue réalisée en anglais. 

L’ENJEU :

La personne choisie devra reconstruire un parti décimé après les dernières élections afin d’en faire une alternative crédible pour le scrutin de 2022.

« Mercredi, vous avez présenté votre vision pour la communauté franco-ontarienne. Quelles en sont les grandes lignes?

J’ai un plan très fort pour la communauté franco-ontarienne, dont les grandes lignes sont la modernisation de la Loi sur les services en français, un meilleur accès aux services essentiels et l’engagement de poursuivre le projet de création de l’Université de l’Ontario français.

Pourquoi avoir choisi d’avoir une partie de votre plateforme spécifiquement pour les Franco-Ontariens?

Nous avons plus de 744 000 francophones en Ontario, ce qui en fait la plus grande communauté francophone d’Amérique du Nord à l’extérieur du Québec. C’est une part très importante de l’histoire de notre province. Mais aujourd’hui encore, beaucoup d’entre eux ont du mal à avoir accès à des services essentiels, en matière de santé, d’éducation, de garderies, de justice. J’ai consulté la communauté franco-ontarienne, car je veux répondre à ses besoins. Je pense qu’en politique, il faut écouter pour connaître les attentes et agir.

Kate Graham a rencontré le président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario, Carol Jolin, le 6 janvier dernier. Source : Twitter

Dans votre plateforme, vous parlez de rendre les services en français provinciaux disponibles partout en Ontario. Comment comptez-vous vous y prendre?

En modernisant la Loi sur les services en français! Je prévois mener, dès la première année après notre élection au pouvoir, une consultation à travers la province. La Loi sur les services en français actuelle comporte beaucoup de lacunes et on sait que cela prend des changements pour l’adapter à la réalité d’aujourd’hui. Mais comme je l’ai dit, il faut d’abord écouter les gens pour connaître leurs attentes et agir.

Est-ce que ce serait la fin des régions désignées, avec une province entièrement désignée?

Je ne dis pas ça. Je dis simplement qu’il faut moderniser la Loi et que j’écouterai les propositions et les demandes de la communauté franco-ontarienne pour qu’elle puisse s’épanouir et avoir accès aux services.

Parmi les six candidats à la chefferie, on retrouve trois anciens ministres. Pourquoi les militants devraient vous choisir?

Je pense que la dernière élection a démontré que les gens veulent du changement. Ils veulent revoir la culture politique du parti et de la province. Les gens se détournent de la politique, ils votent moins, ne sont plus intéressés à se lancer en politique et ne croient plus que les politiciens peuvent résoudre leurs problèmes. Je veux changer ça et le Parti libéral de l’Ontario a besoin de ces changements.  

En quoi êtes-vous différente des autres candidats?

Je n’ai pas de bagage politique à Queen’s Park. Je viens de l’extérieur du monde politique et j’ai connu des expériences qui peuvent profiter au parti et lui donner une nouvelle vision. C’est ce que les gens cherchent. Je veux améliorer la vie des gens et être à l’écoute de leurs besoins.

Vous avez terminé en troisième position lors des dernières élections dans London-Centre-Nord, pensez-vous vraiment pouvoir convaincre les militants de vous confier l’avenir du Parti libéral de l’Ontario?

Ce n’était pas la même élection. C’était une élection très difficile, dans un contexte particulier. Mais je suis contente de la campagne que j’ai menée. J’ai eu beaucoup d’appui, énormément de bénévoles pour m’aider… Mais il faut rappeler que ça a été la pire élection dans l’histoire du parti.

Comment expliquez-vous cette défaite cinglante?

Je pense qu’après 15 ans au pouvoir, il est normal que les gens veuillent autre chose.

Comment faire alors pour redresser le parti?

Si je suis élue cheffe, je vais aller à la rencontre des gens, les écouter. La première chose que je ferais, c’est une tournée dans toute la province pour savoir ce qu’ils attendent du Parti libéral. C’est un gros défi, mais je suis optimiste et je sens que nous avons une opportunité. »

Les principales propositions de Kate Graham pour les Franco-Ontariens :

Moderniser la Loi sur les services en français

Rétablir immédiatement l’indépendance du Commissaire aux services en français

Élargir l’accès aux services de santé en français

Améliorer les services d’établissement des nouveaux arrivants francophones

Accroître les options de services de garde en français dans toute la province

Tripler l’enveloppe budgétaire du Programme d’appui à la francophonie ontarienne (PAFO) d’un à trois millions de dollars

Étendre le projet pilote d’accès à la justice en français au-delà d’Ottawa et Sudbury

Créer d’un poste de conseiller aux affaires francophones auprès de la cheffe du parti et le cas échéant, auprès de la première ministre