Ottawa appelé à tripler son immigration francophone dès 2024

La Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) demande au gouvernement fédéral de réserver 12 % d’ici 2024 et le cinquième de toute son immigration aux francophones hors Québec en 2036.

La FCFA demande au fédéral d’y aller progressivement en commençant entre 2024 et 2026 avec 12 %, puis 14% entre 2026 et 2029, 16 % entre 2030 et 2032, 18 % entre 2033 et 2035, avant d’arriver à 20 % en 2036. Ces cibles ont pour but de rétablir le poids des francophones hors Québec, qui était à 3,8 % en 2011 et qui est appelé à descendre à 2,7 % en 2036, explique l’organisme des francophones du Canada.

« Ce qui est clair, c’est qu’on ne pourra plus faire les choses comme avant. Il nous faut un nouveau départ. Il faut que la nouvelle cible soit intégrée au plan annuel des niveaux du Canada. Il faut qu’on recrute plus systématiquement dans les pays sources francophones. Et surtout, il faut qu’on reconnaisse à nos communautés un rôle dans la promotion et dans la sélection d’immigrants et d’immigrantes d’expression française », a dit la présidente de la FCFA Liane Roy.

La FCFA explique que les cibles définies ont trois objectifs : renverser la tendance du déclin démographique, rattraper la cible actuelle et accroître le poids démographique des francophones. Actuellement, la cible du gouvernement fédéral est à 4,4 % depuis 2001, mais elle n’a jamais été atteinte. Ce manque depuis une vingtaine d’années constitue une absence totale de près de 120 000 immigrants francophones.

« On ne pense pas que c’est une mission impossible », clame Liane Roy.

La présidente de la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada (FCFA), Liane Roy
La présidente de la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada (FCFA), Liane Roy. Gracieuseté

Dans le but de réaliser ces chiffres, la FCFA demande à Immigration Canada de créer un volet francophone pour le parrainage familial ainsi que pour les nouveaux arrivants économiques. Durant quelques mois de 2021, le Canada avait accéléré l’ouverture à la résidence permanente à certaines catégories d’emplois d’immigrants francophones hors Québec. La FCFA demande au fédéral de rendre permanente cette passerelle. L’organisme demande ainsi au ministère de l’Immigration de sortir les francophones de la loupe plus générale.

« Ce sont des mesures qui sont faites par et pour les francophones. Ça prend vraiment une lentille francophone à l’ensemble des initiatives pour y arriver. On ne parle pas d’aller chercher plus d’immigrants sur les 450 000 que le Canada va chercher, mais on veut aller chercher notre juste part pour rétablir le poids démographique dans nos communautés. »

Début d’année encore difficile pour l’immigration

L’année 2022 a mal commencé pour les communautés francophones alors que le Canada a reçu une proportion de 2,20 % en immigration francophone au mois de janvier. Parmi les principales provinces, l’Ontario est chiffré à 2,21 %, le Nouveau-Brunswick à 16,08 % et l’Alberta à 2 %. De ce lot, ce sont les réfugiés et les arrivants du système d’ Entrée express qui ont constitué comme les deux premières catégories d’immigrants francophones.

L’année 2021 avait été assez pénible pour l’immigration dans la langue de Molière hors Québec avec seulement 1,95 % au niveau national et 1,97 % en Ontario.

Le bureau du ministre de l’Immigration Sean Fraser n’avait pas répondu à nos demandes d’entrevues au moment de publier cet article.