Cinq chiffres à retenir de la journée de grève en éducation

De nombreux rassemblements d’enseignants ont eu lieu à travers la province, ce jeudi, à l’appel de l’Association des enseignantes et enseignants franco-ontariens (AEFO). Retour en chiffres sur cette journée de débrayage.

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C’est la première fois depuis la création des conseils scolaires francophones, en 1997, que l’AEFO déclenche un mouvement de grève d’une telle envergure.

Il y a 23 ans, quelque 6 000 membres du syndicat franco-ontarien s’étaient élevés contre les réformes en éducation du gouvernement progressiste-conservateur de Mike Harris [premier ministre ontarien de 1995 à 2002].

À l’automne 1997, l’AEFO joignait sa voix à celles de l’ensemble des syndicats d’enseignants, soit 126 000 personnes des systèmes scolaires publics et catholiques, anglophones et francophones, rassemblées pour s’opposer au gouvernement.

Le mouvement, qui constitue la plus grande mobilisation syndicale des enseignants de l’histoire en Amérique du Nord, n’avait débouché, toutefois, sur aucune concession du gouvernement, malgré dix jours de grève illégale.

 

12 000

Selon les chiffres fournis par l’AEFO, 12 000 personnes ont participé à la journée de manifestation de ce jeudi.

Un chiffre à prendre avec des pincettes puisqu’il s’agit en fait du nombre de membres, enseignants, personnel professionnel et de soutien, affiliés au syndicat franco-ontarien. L’AEFO compte 12 sections locales pour les enseignants.

Même si ce nombre s’avérait exact, la journée de mobilisation d’aujourd’hui ne dépasserait pas la plus importante manifestation de l’histoire de l’Ontario français du 1er décembre 2018.

90

À travers la province, 90 lignes de piquetage étaient organisées, ce jeudi. La grève a touché les 455 écoles élémentaires et secondaires de langue française que comptent les douze conseils scolaires francophones l’Ontario. Près de 113 000 élèves étaient concernés par le mouvement.

À Hamilton, plusieurs enseignants franco-ontariens ont aussi défilé. Crédit image : Rudy Chabannes

Il s’agit de la phase 3 des moyens de pression de l’AEFO. Après une phase 1 qui touchait principalement les tâches administratives, la phase 2, déclenchée le 28 janvier, prévoyait que les enseignants se concentrent exclusivement sur le curriculum d’enseignement et laissent de côté les activités spéciales, les rassemblements et les visites dans les gymnases.

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Depuis la fin de la convention collective des membres de l’AEFO, le 31 août dernier, 24 journées de négociations ont eu lieu afin de trouver une entente entre le syndicat et la province.

Le ministre de l’Éducation, Stephen Lecce, insiste que les négociations bloquent pour des questions d’avantages sociaux et de salaires, la province ne voulant pas accéder à la hausse de 2 % annuelle demandée par les syndicats. Le gouvernement veut limiter cette hausse à 1 %.

Du côté de l’AEFO, on dit plutôt s’opposer à « l’augmentation de la taille des classes, l’obligation de suivre des cours en ligne et au refus d’octroyer le même financement qu’en 2017 à l’enfance en difficulté et aux élèves ayant des besoins particuliers ».

Le syndicat s’oppose également aux conseils scolaires à qui il reproche de « rejeter du revers de la main les préoccupations des enseignantes et enseignants franco-ontariens ».

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Vendredi 21 février prochain, les quatre syndicats d’enseignants feront front commun lors d’une grève générale.

L’AEFO, la Fédération des enseignantes et des enseignants de l’élémentaire (FEEO), la Fédération des enseignantes-enseignants des écoles secondaires (FEESO) et l’Association des enseignants catholiques anglo-ontariens (OECTA) entendent ainsi intensifier la pression sur le gouvernement de Doug Ford, après avoir mené des grèves du zèle et des grèves tournantes chacun de leurs côtés. Il s’agira de la première grève générale en éducation depuis 1997.

Un piquet de grève à Sudbury. Crédit image : Didier Pilon

Quelque 200 000 enseignants déserteront leurs salles de classe. Environ 5 000 écoles et deux millions d’étudiants seront touchés.