Collège d’Alfred : une rentrée sous le signe des changements

L'Institut de formation et de recherche rurale et agroalimentaire (IFRA) remplace désormais le collège d'Alfred.

ALFRED – Les rentrés scolaires se suivent et ne se ressemblent pas pour le collège d’Alfred dans l’Est ontarien. Longtemps menacée de fermeture, l’unique institution d’enseignement agricole francophone en Ontario entrevoit désormais l’avenir avec confiance.

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @SebPierroz

Premier changement majeur pour l’établissement : le nom de l’institution. C’est désormais officiellement l’appellation « Institut de formation et de recherche rurale et agroalimentaire (IFRA) de La Cité » que les élèves peuvent lire devant le bâtiment.

Une résultante de la décision du gouvernement de l’Ontario annoncée début mars de donner la gestion des programmes du collège à La Cité pour l’année scolaire 2015-2016.

Concrètement, la donne change pour l’établissement de l’Est ontarien qui n’est dorénavant plus affilié à l’Université de Guelph (UdeG), laquelle avait décidé de s’en détacher au printemps 2014.

« Nous sommes passés d’une approche universitaire à une approche collégiale », résume Lyne Michaud, directrice de l’IFRA. « Avant, on parlait d’un seul programme commun spécialisé en agriculture. Désormais, nous en avons quatre sous forme de différents cours. »

Parmi ces quatre programmes, l’un d’eux est directement donné par le collège Boréal. Un partage des tâches résultant initialement du rapport du facilitateur Marc Godbout pour la relance du Collège d’Alfred, publié courant décembre.

« Il n’y a plus aucune menace de fermeture », croît Mme Michaud. « Depuis, la création de l’IFRA le risque n’existe plus. »

 

Confusion et ambition

Ce portrait positif de la situation est-il de l’avis des étudiants? Oui, semble dire le Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO), présent, samedi dernier, devant l’établissement pour rencontrer les étudiants lors de la journée d’orientation.

« On est très satisfait de l’actuel leadership de La Cité. C’est quelque chose auquel il va falloir s’habituer », souligne la coprésidente de l’organisme, Geneviève Borris.

Une nuance toutefois : un léger sentiment de confusion sur place. « Beaucoup d’étudiants ont encore du mal à assimiler ce qui se passe, avec tous les changements. »

Les 120 étudiants de première et deuxième année ayant franchi les portes du collège, mardi 1er septembre pour la rentrée, pourraient bien voir leurs effectifs doubler prochainement. C’est du moins ce qu’affirme Mme Michaud.

« Nous aimerions monter ce chiffre à 250 dans cinq ans. C’est possible. Il faut savoir que cette année, on ne se fixait que 60 étudiants. Au cours des derniers mois, les nouvelles sur le collège d’Alfred étaient des menaces de fermeture. Nous avons fait alors campagne pour recruter et montrer que les choses allaient bien. »

 

Centre de transformation alimentaire

La formation ne devrait somme toute pas être le seul cheval de bataille de La Cité à Alfred. Le collège francophone d’Ottawa a présenté récemment une première ébauche d’un plan aux Comtés unis de Prescott et Russell (CUPR) visant à la création d’un Centre d’innovation et de transformation agroalimentaire directement dans les locaux de l’IFRA.

Si plus de 15 millions $ sont nécessaires sur cinq ans pour le centre, celui-ci pourrait générer plus de 150 emplois, affirme La Cité.

« Le développement économique représente le second volet de nos objectifs », laisse entendre Mme Michaud. « C’était également l’un des objectifs mis en avant par le gouvernement lorsqu’il nous a confié la gestion du collège d’Alfred. »

Troisième pilier pour la Cité pour l’établissement : la recherche. « Avant, toute la recherche appartenait à l’Université de Guelph. Il y a maintenant tout à faire. Ça va être un travail de long terme. »