Coronavirus : les théâtres franco-ontariens baissent le rideau

France Huot et Jean-Marc Dalpé incarnent leurs rôles dans la pièce Jack, signée par Marie-Pierre Proulx. Crédit: archive ONFR+.

Encore plus d’événements culturels ont été annulés ce vendredi en raison de l’éclosion de la COVID-19. Après les annulations en série en raison du conflit dans le milieu de l’éducation, voilà que la pandémie frappe de plein fouet le fragile milieu culturel franco-ontarien. État des lieux par Didier Pilon et Étienne Fortin-Gauthier.

Vendredi matin, le Festival Théâtre Action en milieu scolaire a été le premier à annoncer que la 23e édition du festival n’aurait pas lieu tel que prévu, du 16 au 18 avril 2020.

Ensuite, c’est le Théâtre du Nouvel Ontario à Sudbury qui a envoyé des avis d’annulation des représentations du spectacle Le Club des éphémères, prévues le vendredi 13 et samedi 14 mars. Il suit ainsi les pas de La Slague ainsi que de la Nuit sur l’étang qui ont annulé les festivités prévues les 27 et 28 mars.

Le Théâtre français de Toronto n’avait pas de spectacles prévus dans la Ville reine ces prochaines semaines. Mais les célébrations entourant la Journée nationale du théâtre sont annulées, ses ateliers artistiques dans les garderies franco-torontoises aussi, ainsi que des séances au centre pour aînés Héritage.

« C’est une année très difficile pour nous. Les grèves de zèle des enseignants, puis maintenant c’est le coronavirus », affirme le directeur artistique Joël Beddows.

En raison de la grève du zèle des enseignants, les représentations théâtrales prévues pour le public jeunesse ont toutes été annulées. Le manque à gagner était déjà important. Personne n’avait pu imaginer que cette série noire se poursuivrait avec la crise du coronavirus, dit-il.

Son comparse responsable de la direction administrative et des finances, Ghislain Caron, affirme que l’impact financier ne sera pas le même chez l’ensemble des acteurs du milieu culturel.

« Le Conseil des arts nous a indiqué qu’il n’allait pas demander de remboursements de ses subventions. Les autres pourraient prendre la même décision. Donc, l’impact ne sera pas nul, mais limité pour nous », dit-il.

« Les vraies conséquences ne seront pas pour les institutions, mais pour certains artisans qui eux pourraient perdre des revenus », affirme M. Beddows.

Incertitude pour les rares spectacles maintenus

Les choses n’augurent pas beaucoup mieux du côté de Vox Théâtre, à Ottawa. Alors que Le Tout petit festival, prévu du 25 avril au 2 mai, n’a toujours pas été annulé, il le sera sûrement en début de semaine, indique le directeur général Pier Rodier.

La troupe ottavienne prépare aussi une tournée de la pièce franco-ontarienne, La plus grosse poutine du monde vers la mi-mai.

« On n’a pas encore eu de consigne à savoir si nous devons annuler », explique-t-il. « Mais avec la grève du zèle en plus du coronavirus, on se prépare au pire. »

Le TNO conserve une représentation prévue ces prochaines heures. « La représentation de Jack, prévu ce samedi à Toronto, n’est toutefois pas annulée », nuance la directrice artistique du TNO, Marie-Pierre Proulx. « Pour le reste de la tournée, ce sera du cas par cas. On suit les consignes des unités de santé publique. »