Course à la chefferie du Parti PC : les candidats francophones prennent position

Les quatre candidats à la chefferie du Parti PC de l'Ontario : Caroline Mulroney, Christine Elliott, Doug Ford et Tanya Granic-Allen.

TORONTO – À moins de deux semaines de l’élection d’un nouveau chef du Parti progressiste-conservateur (Parti PC) de l’Ontario, les députés et candidats du parti choisissent leur camp. Christine Elliott a déjà reçu l’appui de 33 d’entre eux, y compris Cameron Montgomery, candidat conservateur pour la circonscription d’Orléans. Toutefois, d’autres francophones, tels qu’André Robichaud, candidat conservateur de Mushkegowuk-Baie James, se rangent ouvertement derrière Caroline Mulroney. En entrevue avec #ONfr, ils justifient leur position.

DIDIER PILON
dpilon@tfo.org | @DidierPilonONFR

« Christine Elliott est une chef de file qui a plaidé en faveur de la santé, de l’éducation et pour de bons services pour les Ontariens et Ontariennes de tous les âges », a tweeté Cameron Montgomery le 14 février. « Elle a donné librement dans un esprit de service à sa communauté. »

Cameron Montgomery, candidat conservateur d’Orléans. Crédit image : Archives #ONfr

Au micro d’#ONfr, M. Montgomery a confirmé son appui à l’ancienne députée de Whitby-Oshawa, citant trois raisons : « ses habiletés en leadership, son expérience professionnelle et politique et ses connaissances en matière de santé et d’éducation. »

« C’est une leader naturelle, qui a démontré qu’elle sait diriger dans tous les aspects de sa vie, autant à la maison en tant que mère de trois enfants, qu’au travail en tant que première ombudsman des patients. »

En revanche, M. Robichaud est attiré par la jeunesse et le potentiel de Mme Mulroney.

« J’appuie Caroline Mulroney justement parce qu’elle est un nouveau visage en politique, qui pourra vraiment changer des choses », a-t-il affirmé. « C’est la nouvelle génération qui incarne vraiment le changement que les Ontariens souhaitent voir. »

Le candidat de Mushkegowuk-Baie James se dit peu inquiet de la différence d’expérience politique qui sépare les candidats.

« Kathleen Wynne a beaucoup d’expérience en politique et regardez où on en est », a affirmé M. Robichaud, reprenant ainsi une phrase devenue un des slogans de la campagne de Mme Mulroney.

 

Les dossiers francophones

Les positions de Christine Elliott et de Caroline Mulroney se rejoignent concernant la francophonie. Les deux candidates s’engagent à restituer le poste de conseiller aux Affaires francophones du parti et supportent le projet de l’Université de l’Ontario français. Cependant, les deux chefs potentielles se sont chacune dotées d’un site web unilingue anglophone.

Là où elles se distinguent, c’est dans leur maîtrise de la langue française. Alors que Caroline Mulroney est bilingue, Christine Elliott tente toujours d’améliorer son français.

« Ce n’est pas nécessairement la maîtrise de la langue qui fait en sorte qu’une personne est un leader efficace et informé », a justifié M. Montgomery.

Le candidat d’Orléans soutient que Mme Elliott maîtrise bien les dossiers francophones. « J’ai eu la chance d’échanger avec elle à ce sujet », a-t-il confié. « Elle est consciente des enjeux autant de la communauté rurale qu’urbaine et veut apporter des changements pertinents pour les francophones. »


« Caroline Mulroney m’a dit qu’elle s’engage à s’occuper des dossiers francophones et je crois qu’elle a vraiment les habiletés nécessaires pour prendre les devants. »
André Robichaud


André Robichaud souligne toutefois « les avantages » d’une candidate bilingue.

« C’est important de communiquer soi-même avec les francophones », a-t-il affirmé. « C’est une chose de dire qu’on comprend les enjeux de la francophonie ontarienne, mais c’est entièrement autre chose de pouvoir s’asseoir et vraiment avoir une conversation avec les francophones. Et c’est là que Mme Mulroney se démarque. »

 

D’autres voix francophones

Martin Forget, ancien candidat conservateur d’Ottawa-Vanier sous la chefferie de Tim Hudak, « appuie ouvertement » la candidature de Christine Elliott. « C’est celle qui fait le plus peur aux libéraux, ils vont vous l’affirmer. C’est pareil pour le Nouveau Parti démocratique. »

Amanda Simard, candidate conservatrice de la circonscription de Glengarry-Prescott-Russell. Crédit image : Gracieuseté

Quoique Amanda Simard, candidate conservatrice dans Glengarry-Prescott-Russell, ne se soit pas prononcée en faveur d’un candidat, elle a tout de même tweeté qu’il est « grandement temps » d’avoir une première ministre bilingue, tout en applaudissant la position la Mme Mulroney sur les dossiers francophones.

« Nous avons travaillé tellement fort à bâtir d’excellentes relations avec notre communauté franco-ontarienne ces dernières années avec Patrick [Brown], nous ne pouvons nous permettre de faire marche arrière », a ajouté Mme Simard. « Peu importe la personne qui remporte la direction, nous devons absolument continuer sur cette voie. »

 


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