COVID-19 : grosse augmentation des cas, les provinces interpellent le fédéral

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TORONTO – La barre des 400 nouveaux cas de COVID-19 est maintenant franchie en Ontario. Vendredi matin, 401 nouveaux cas ont été rapportés par Santé publique Ontario, le plus important taux d’infection quotidien enregistré depuis le 7 juin (415 cas).

Parmi les régions les plus touchées, Toronto avec 806 cas actifs, Peel avec 566 cas et Ottawa avec 437 cas actifs. Une situation qui a conduit le gouvernement Ford à durcir certaines mesures sanitaires dans ces régions, depuis aujourd’hui

Le nombre de cas actifs total, 2 652, et d’hospitalisations, 58, a aussi connu une augmentation.

À titre de comparaison, la province comptait « seulement » 1 657 cas actifs, vendredi de la semaine dernière. Le 13 août, Santé publique Ontario avait annoncé son chiffre le plus bas depuis le début de la pandémie, avec 891 cas actifs.

Lundi dernier, le nombre de nouvelles contaminations avait déjà passé la barre des 300 cas.

À ce jour, l’Ontario compte 2 825 morts de la COVID-19, alors que ce nombre atteint 9 200 décès au niveau du pays. 

C’est dans ces conditions sanitaires difficiles que le premier ministre Doug Ford rencontrait, ce vendredi, à Ottawa, ses homologues québécois, François Legault, manitobain, Brian Pallister et albertain, Jason Kenney.

L’objectif : demander au gouvernement fédéral d’augmenter considérablement les transferts en santé, le tout au nom de tous les gouvernements des provinces et territoires.

Dans cinq jours, le premier ministre canadien, Justin Trudeau, prononcera le fameux discours du Trône où plusieurs contours économiques seront dévoilés. Et à cette occasion, les provinces espèrent que leurs exigences seront satisfaites.

Des transferts de santé à 35 % des budgets provinciaux?

Les premiers ministres se sont entendus pour que le gouvernement Trudeau fasse passer la contribution fédérale à 35 % des dépenses provinciales en termes de santé, contre 22 % actuellement.

« Nous sommes ici aujourd’hui pour faire des demandes chiffrées (…) Les dépenses en santé augmentent de 6 % par année. En plus de l’inflation, il y a aussi l’impact de la population », a fait valoir le premier ministre québécois, François Legault.

« Rien n’est plus important que la santé. Sans la santé, nous n’avons pas d’économie », a plaidé le premier ministre ontarien Doug Ford. « Nous ne pouvons pas le faire seul. Je ne pointe pas du doigt ce gouvernement en particulier, mais tous les gouvernements auparavant. »

Les provinces souhaitent donc que les transferts annuels en termes de santé, actuellement de 42 milliards de dollars, passent à 70 milliards dès l’année prochaine.

Par ailleurs, les gouvernements provinciaux demandent à Ottawa la réduction des délais d’approbation pour des projets d’infrastructure en cours et l’augmentation de 10 milliards de dollars par an pour le financement de projets prêts à être mis en chantier.

Ottawa dans une seconde vague

La médecin en chef de la Santé Publique d’Ottawa (SPO), Vera Etches, a déclaré que la capitale du Canada « est dans une seconde vague ». Vendredi, 61 cas ont été déclarés au même moment où Ottawa tourne autour d’une moyenne de 50 cas quotidiens depuis plusieurs jours. Dre Etches soutient que le récent retour à l’école et cette seconde vague ne sont pas reliés.

« La deuxième vague n’est pas à cause des écoles. Ce sont nos actions à la fin du mois d’août qui ont créé cette augmentation dans la communauté. Ce sont nos gestes avec nos proches, notre famille et nos rassemblements qui ont créé cette hausse de cas de la COVID-19 et non les écoles. »

Doug Ford a aussi profité de son passage dans la région pour rencontrer les autorités municipales.

« Je suis aussi venu ici aussi pour parler avec le maire Watson et Dre Etches… Dès qu’ils nous ont appelés pour de l’aide, on a mis trois unités mobiles de dépistage en place. On travaille avec leurs hôpitaux pour augmenter leur capacité. »

La médecin chef du SPO a aussi donné son appui à Paul Roumeliotis, son collègue au Bureau de santé de l’Est de l’Ontario (BSEO). Le docteur en chef du BSEO a demandé que sa région soit incluse dans la décision de la province de limiter les rassemblements extérieurs et intérieurs à Ottawa, Toronto et dans la région de Peel.

« Je suis d’accord avec lui et je le comprends. C’est difficile de dresser une ligne pour savoir qui est un résident d’Ottawa ou un plus à l’Est. Nous sommes vraiment connectés l’un à l’autre. J’appuie son intérêt d’avoir une approche similaire. »

Article écrit avec la collaboration de Pascal Vachon