COVID-19 : l’Ontario mène des investigations sur quatre autres cas probables de variant Omicron

Le nouveau variant baptisé Omicron crée un vent de panique mondial, poussant plusieurs pays à fermer leurs frontières. monsitj / iStock / Getty Images Plus via Getty Images

TORONTO – Alors que les Ontariens se préparent à fêter Noël en famille, un vent de panique vient de souffler sur la planète avec la récente découverte en Afrique du Sud d’un énième variant baptisé Omicron. Deux nouveaux cas de ce mutant ont d’ores et déjà étaient découverts en Ontario, faisant de la province la première du pays à enregistrer de telles contaminations sur son sol. Ces cas seront amenés à augmenter, à en croire le médecin hygiéniste en chef de la province.  

« Il ne serait pas surprenant qu’on découvre bientôt d’autres cas en Ontario », a prévenu ce lundi le Dr Kieran Moore dans la foulée de l’annonce faite par le gouvernement provincial dimanche en soirée, concernant la détection de deux cas du nouveau variant Omicron à Ottawa. Un variant qui, selon les données préliminaires, serait plus transmissible que tous ceux qui le précèdent.  

Dans le même élan, le médecin hygiéniste en chef de la province a informé que la province mène actuellement une enquête sur quatre autres cas possibles de ce nouveau variant, dont la moitié serait à Ottawa et l’autre dans la région d’Hamilton.

De plus, 375 voyageurs ontariens en provenance d’Afrique australe au cours des deux dernières semaines auraient été contactés pour effectuer un test de dépistage.  

Pour rappel, malgré les appels redondants de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à ne pas fermer les frontières au nez de ces nations, le gouvernement fédéral a, dès le 26 novembre, emboîté le pas à plusieurs pays européens en coupant tous les ponts aériens avec sept pays africains : l’Afrique du Sud, le Lesotho, le Botswana, l’Eswatini, le Mozambique, le Zimbabwe et la Namibie. Or, les deux cas confirmés à Ottawa étaient arrivés du Nigeria et avaient transité par Montréal.  

Pas de panique

Toutefois, le Dr Moore a rappelé qu’il ne fallait pas s’affoler pour autant.

Il n’a, d’ailleurs, annoncé aucune nouvelle mesure restrictive à l’approche des fêtes, mettant en avant l’efficacité du système de dépistage de la province. En effet, l’Ontario a mis en place un réseau génomique COVID-19 qui procède au séquençage de 100 % des échantillons admissibles positifs pour la COVID-19, et ce afin de pouvoir détecter les mutations et les variants potentiels, Omicron compris. Ainsi, ce réseau aurait séquencé plus de 48 000 échantillons depuis le 1er janvier 2021.  

Qui plus est, la province a déployé un bouclier anti-éclosion offrant une grande capacité de dépistage et éparpillé sur 230 centres d’évaluation et laboratoires communautaires, ainsi que quelque 500 pharmacies proposant des tests aux personnes qui le désirent.

Le Dr Kieran Moore, médecin hygiéniste en chef de la province. Capture d’écran ONFR+

L’Afrique monte au créneau

Les spécialistes n’ont eu de cesse de le répéter : la pandémie est planétaire et la solution vaccinale doit l’être tout autant. Seulement voilà, l’Afrique ne compte que 4% de sa population vaccinée, expliquant, d’après l’OMS, la circulation et donc la mutation du virus. L’organisation s’en était même allée, la semaine dernière, jusqu’à prioriser la vaccination du continent au détriment de la troisième dose en cours dans les pays riches.

Face à ce rejet d’échelle mondiale, les présidents de ces pays non gratæ ont dénoncé vigoureusement ces fermetures de frontières au vu du caractère hâtif et « non fondé » de ces décisions. Le chef de l’État du Malawi, Lazarus Chakwera n’a pas hésité à qualifier ces mesures « d’afrophie » qui ne feraient que porter l’estocade à son pays qui souffre encore des conséquences économiques de la pandémie.  

Pour sa part, l’Afrique du Sud, considéré comme étant le berceau du nouveau variant d’Omicron, a appelé à lever de façon « immédiate et urgente » ces restrictions. Son président, Cyril Ramaphosa, a déclaré qu’il était « profondément déçu » par ces restrictions qui sont « complètement injustifiées ».