De fortes chutes de neige contrarient la réouverture des écoles

TORONTO – Ce lundi devait être le jour de retour en classe pour des milliers d’élèves en Ontario, après un report du mode présentiel dû à la pandémie. Une tempête de neige, qui touche le Sud de la province, repousse finalement l’échéance, du moins pour aujourd’hui. Plusieurs conseils scolaires maintiennent leurs écoles fermées et continuent donc l’apprentissage en ligne.

De fortes chutes de neige se sont abattues durant la nuit et se poursuivent encore ce matin dans une vaste partie sud de l’Ontario. On attend 30 centimètres de neige dans la région de Toronto, 50 dans celle d’Ottawa. Dès hier, les conseils scolaires francophones de l’Est ontarien ont annoncé la couleur : pas d’école en mode présentiel dans l’ensemble des écoles du Conseil des écoles publiques de l’Est de l’Ontario (CEPEO), ni du Conseil des écoles catholiques du Centre-Est (CECCE).

Dans le Centre-Sud-Ouest, le Conseil scolaire MonAvenir est venu s’ajouter à la liste ce lundi matin. « Les élèves seront en apprentissage synchrone puisqu’ils ont tous leur équipement technologique », a annoncé son service de communication qui prévoit de « rouvrir demain pour accueillir les élèves et les membres du personnel en présentiel. »

Le transport scolaire est annulé dans les régions de Toronto, Durham, Peel, Halton, Hamilton, York, Simcoe, Waterloo et Middlesex. Les écoles de ces régions sont fermées. Dans Oxford, où les autobus seront aussi annulés, les écoles du conseil scolaire Providence seront en revanche ouvertes.

Un peu plus tard en matinée, le Conseil scolaire Viamonde a confirmé que la majorité de ses établissements étaient fermés, partout où les transports scolaires ne pouvaient être assurés.

Si le Nord ontarien a été relativement épargné par la tempête hivernale, la région de Sudbury enregistre elle aussi des annulations de transport scolaire, mais pour une autre raison : la COVID-19 et de la variant Omicron ont fait grimper le taux d’absence des chauffeurs d’autobus du Consortium de services aux élèves de Sudbury. Une dizaine d’itinéraires sont annulés.

Faux départ pour le plan de retour en classe

Ce lundi devait marquer le retour au mode présentiel dans toutes les écoles de la province. Beaucoup de parents devront donc s’armer encore de patience avant de renvoyer leurs enfants en classe.

Le gouvernement a annoncé, la semaine dernière, la mise en place d’un train de mesures destinées à protéger élèves et enseignants de la COVID-19, notamment l’installation de cliniques de vaccination à l’intérieur des écoles, l’accès à deux tests rapides par personne en cas de symptômes. La province a également reçu près de 10 millions de masques N95 afin de limiter la transmission du virus en milieu scolaire, dans un contexte où seuls 50% des enfants de 5 à 11 ans ont reçu leur première dose de vaccin.

Selon Anne Vinet-Roy, présidente de l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO), les mesures envisagées par la province comportent plusieurs zones d’ombre, à commencer par les nouvelles règles qui entourent le signalement des éclosions en milieu scolaire. « Des mécanismes-clés, à notre avis, ont été enlevé au niveau du traçage des contacts. C’est dangereux car ça va faire en sorte qu’il va y avoir beaucoup d’incertitude, de stress, d’inconnu », craint-elle.

Mme Vinet-Roy s’interroge par ailleurs sur la pertinence des deux tests rapides par personne annoncés par le ministre de l’Éducation. « Ça peut être très peu du fait qu’Omicron se répand assez facilement. Sans compter qu’on n’a pas l’obligation de partager le résultat, ni de le noter quelque part. Alors qui va savoir qu’il y a un test positif ou négatif? »

Une autre variable crée des remous au sein de la communauté éducative : l’annonce de l’implantation de cliniques de vaccination au sein des écoles a semblé prendre de court plusieurs conseils scolaires. « Ça va être complexe à organiser car le gouvernement a encore une fois relégué cette responsabilité à quelqu’un d’autre », réagit la présidente de l’AEFO. « Ça va beaucoup dépendre du travail que les conseils scolaires auront réussi à faire avec les bureaux de santé publique régionaux. »

Cet article a été mis à jour le 17 janvier à 12h40.