Des seringues réutilisées dans une clinique sudburoise

Des seringues ont été réinsérées des flacons à doses multiples. Source : Karl Tapales / Moment via Getty Images

SUDBURY – La clinique de dermatologie Sudbury Skin Clinic a enfreint les règles de prévention et de contrôle des infections, affirme le Bureau de Santé publique de Sudbury. La clinique a réutilisé des seringues pour administrer plusieurs doses d’anesthésiant local à des patients.

« Du 21 juin 2006 au 30 juin 2010, et du 5 mars 2018 au 24 janvier 2020, des seringues ont été réutilisées pour retirer des doses supplémentaires d’anesthésiant local de flacons à doses multiples », explique le communiqué de presse.

Les seringues n’ont pas été réutilisées d’un patient à l’autre, précise l’agence de santé publique.

Plutôt, après avoir administré une dose, les mêmes seringues munies d’aiguilles propres ont été trempées de nouveau dans des flacons d’anesthésiants. D’autres patients ont par la suite reçu des doses de ces mêmes flacons.

Cette pratique risque ainsi de contaminer les flacons, qui peuvent être utilisés pour trois à cinq patients.

« J’ai appris récemment (…) qu’il se peut qu’une méthode inadéquate et désuète de contrôle des infections ait été employée par un membre de notre personnel infirmier pendant qu’il préparait les injections d’anesthésie locale », explique la Dre Lyne Giroux dans une lettre d’avis envoyée aux patients concernés.

« Ainsi, il se peut qu’une exposition à des infections transmises par le sang comme l’hépatite B ou C et le VIH se soit produite. »

Lorsque la Dre Giroux a pris connaissance de cette pratique, elle était sous le choc, avoue-t-elle en entrevue avec ONFR+. Elle a alors elle-même contacté l’agence de santé publique.

Après avoir mené une étude, Santé publique Sudbury a avisé les diverses autorités de la dérogation, y compris le ministère de la Santé, les bureaux de santé publique régionaux, Santé publique Ontario et les autorités de santé publique nationales.

Pour l’instant, Santé publique Sudbury n’a pas pris connaissance de cas de transmission d’hépatite B, d’hépatite C ou de VIH qui résulte de cette situation.

« Le présent avis est émis par précaution et a pour but de vous renseigner pour que vous puissiez décider si vous voulez passer un test », écrit la Dre Giroux à ses patients.

Tous les flacons à doses multiples à risque de contamination ont été retirés et jetés en date du 28 janvier 2020, confirme Santé publique Sudbury.

Une pratique répandue

La dermatologue précise que seul un membre de son équipe commettait cette erreur. Celui-ci lui a expliqué qu’il avait appris cette procédure ainsi.

« J’ai trouvé un sondage daté de 2013 qui indique que jusqu’à 22 % des professionnels de la santé aux États-Unis commettent cette même erreur », affirme la docteure d’un ton surpris. « C’est une raison de plus de rendre tout ça public. Il faut s’assurer que les gens adhèrent aux règles de prévention. »