Deux fois plus d’immigrants économiques en Ontario à l’horizon 2025

Cet accord pourrait avoir des répercussions positives sur le nombre de candidats francophones. Montage ONFR+

TORONTO – La province et le gouvernement fédéral ont signé un accord qui permettra à l’Ontario de sélectionner 18 000 immigrants économiques via le Programme ontarien des candidats à l’immigration (POCI). Cette entente pourrait profiter aux immigrants francophones via le volet Travailleurs qualifiés francophones du Programme ontarien Entrée express.

Les ministres fédéral et provincial de l’Immigration ont annoncé, ce samedi à Toronto, que l’Ontario ouvrirait ses portes à 18 000 immigrants économiques à partir de 2025, au lieu de 9 000 à l’heure actuelle.

Plus précisément, cet accord fera passer le nombre d’immigrants de 9 750 en 2022 à 16 500 en 2023, 17 000 en 2024, puis 18 361 en 2025.

Le gouvernement Ford et le gouvernement Trudeau menaient des négociations depuis l’été 2022 en vue de renouveler un accord arrivé à échéance l’automne dernier. Au micro d’ONFR+, M. McNaughton martelait sa volonté d’accroitre la capacité du POCI, insuffisante et inéquitable comparé au Québec notamment, appelant à « une nouvelle donne en immigration » pour faire face au redémarrage de l’économie et atténuer la pénurie de main-d’œuvre.

Alors que 300 000 emplois en Ontario ne trouvent pas preneur, l’Ontario tente d’attirer des travailleurs qualifiés notamment dans les secteurs en tension comme la santé, l’ingénierie et l’enseignement. Le POCI désigne des candidats à la résidence permanente qui ont les compétences et l’expérience dont l’économie ontarienne a besoin.

6,6 % des immigrants qualifiés étaient francophones en 2022

Ce programme comporte aussi un volet qui donne aux travailleurs qualifiés francophones ayant de fortes compétences en anglais la possibilité de présenter une demande pour vivre et travailler en permanence en Ontario.

Le ministre croit que le POCI, conjugué au développement de la formation, notamment dans la santé et l’enseignement, permettront de juguler en partie les besoins en main-d’œuvre bilingue de la province qui, pour la première fois, a atteint sa cible en immigration francophone en 2022.

Le président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario, Fabien Hébert, a salué cette annonce : « C’est une excellente nouvelle », selon lui. « Nous avons besoin de nouveaux francophones en Ontario. Nous savons que la francophonie est en déclin partout au Canada. L’augmentation du nombre d’immigrants francophones dans la province va permettre une stabilisation », espère-t-il, exhortant la province à continuer d’atteindre ses cibles.

Les ministres de l’Immigration ontarien et canadien Monte McNaughton et Sean Fraser. Source : Linkedin Ministère de Travail de l’Ontario

En 2022, le POCI a dépassé son objectif de 5 % pour l’immigration francophone en délivrant 6,6 % des places à des personnes ayant une maîtrise élevée de la langue française, soit 652 admissions, dont 583 faites dans le cadre du volet Travailleurs qualifiés francophones d’Entrée express de l’Ontario.

La plupart des candidats francophones ont reçu des nominations dans le cadre du volet des travailleurs qualifiés d’expression française, affirme le bureau du ministre ontarien de l’Immigration.

« Nous avions toujours déploré le faible nombre de candidats que la province pouvait sélectionner. Alors le fait que ce nombre soit quasiment doublé est une excellente chose », a réagi Alain Dobi, directeur du Réseau en Immigration francophone du Centre-Sud-Ouest de l’Ontario.

« Avec cette avancée, nous espérons vivement que le nombre de candidats sélectionnés par la province sous le volet francophone sera également bonifié et avons hâte de voir les répercussions sur les admissions francophones! »

Une « augmentation historique du nombre d’immigrants » – Monte McNaughton

« L’annonce d’aujourd’hui est une victoire importante pour la population de l’Ontario et nous aidera à maîtriser notre destin économique en sélectionnant davantage d’immigrants qualifiés qui ont ce qu’il faut pour réussir et construire des communautés plus fortes pour nous tous », a lancé Monte McNaughton.

Le ministre du Travail, de l’Immigration, de la Formation et du Développement des compétences qualifie cette avancée d’« augmentation historique du nombre d’immigrants ».

Son homologue fédéral, Sean Fraser, ministre fédéral de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, a abondé en ce sens, parlant de l’« acquis incontestable » que représente l’immigration dans la résorption de la pénurie de travailleurs.

« Le Programme ontarien des candidats à l’immigration, par son expansion rapide, viendra assurer le bien-être à long terme des localités de l’Ontario », a-t-il estimé.

Cet article a été mis à jour le samedi 18 mars à 18 heures.