Échec des négociations : le gouvernement adopte, le syndicat débraye

Les négociations entre Le Syndicat canadien de la fonction publique et le gouvernement ont échoué. Source: Facebook/ OSBCU-CSCSO

TORONTO – L’Assemblée législative de l’Ontario a adopté ce jeudi, par 74 voix contre 34, le projet de loi qui recourt à la clause dérogatoire pour imposer un contrat aux employés de soutien dans les écoles. Par extension, cette loi empêche les travailleurs de se mettre en grève. Malgré son illégalité adoptée par voie législative, la grève générale est maintenue par le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) ce vendredi, impliquant 55 000 employés et des fermetures d’écoles.

« Si la grève a lieu vendredi, elle sera illégale », avait averti le ministre de l’Éducation Stephen Lecce, un peu plus tôt en journée, en conférence de presse. « Nous utiliserons tous les outils dont nous disposons pour mettre fin à la perturbation », avait-t-il ajouté.

Le ministre de l’Éducation a assuré que jusqu’à la dernière minute le gouvernement a été à la table des négociations, affirmant que, tout au long de ses pourparlers, le SCFP n’a pas voulu retirer sa menace de grève.

« Pour le bien-être des deux millions d’élèves en Ontario, la SCFP ne nous laisse pas le choix que d’adopter le projet de loi 28 », a-t-il justifié tout au long de cette journée cruciale, tandis que le SCFP avait fait une contre-offre au gouvernement, sans succès.

La grève de vendredi aura lieu

« Il y aura grève demain et aussi longtemps qu’il le faudra », a déclaré dans les murs de Queen’s Park Laura Walton, présidente du SCFP et du Conseil des syndicats des conseils scolaires de l’Ontario (CSCSO), réaffirmant aller de l’avant avec le mouvement.

Le CSCSO a également déclaré par communiqué de presse et suite à la fin des négociations : « Peu importe les efforts déployés par votre comité de négociation pour parvenir à une entente qui respecte les besoins des travailleurs, des élèves et des familles, le gouvernement conservateur de Ford n’a pas voulu faire les investissements nécessaires pour parvenir à cette entente. »

« Il est clair que ce gouvernement n’a jamais eu l’intention de négocier. Le temps et les efforts qu’il a consacrés au projet de loi 28, qui prive les travailleurs de l’éducation de leurs droits en vertu de la Charte, auraient dû être consacrés à un accord qui aurait respecté les travailleurs et aurait également garanti les services dont les élèves ont désespérément besoin. »

Une loi contre les grévistes

Selon cette loi spéciale, si les travailleurs de l’éducation que représentent le SCFP se mettent en grève, ils risquent une amende pouvant atteindre 4 000 $ par personne (500 000 $ pour le syndicat), pour chaque jour de grève.

Laura Walton, dont l’organisation représente des conducteurs d’autobus, bibliothécaires, secrétaires, personnel d’entretien et autres surveillants, avait confirmé en début de semaine que les négociations avec le gouvernement Ford n’aboutissaient en rien. Le gouvernement quant à lui a rejeté la contre-offre présentée par le SCFP.

Le projet de loi 28 – pour garder les enfants en classe – dans sa première offre, limitait les augmentations annuelles à 2,5 % pour les employés de soutien gagnant moins de 43 000 $ et 1,5 % pour les autres. Le syndicat demandait à la base 11,7 % d’augmentation. On ne sait pas si le SCPF a réévalué à la baisse sa contre-offre par la suite.

Pour l’opposition, les employés des conseils scolaires représentés par le SCPF sont au bord de la pauvreté. John Fraser, chef intérim du Parti libéral de l’Ontario, accuse le gouvernement Ford de diminuer les droits des travailleurs et d’envoyer un message à tous les corps de métier : « On se moque de vous. »