École réclamée à l’Est de Toronto : MonAvenir se jette dans la mêlée

Une rencontre de la Coalition PESQ le mardi 24 avril. Crédit image: Jean-François Morissette

TORONTO – Le conseil scolaire MonAvenir place ses pions publiquement dans la saga entourant la création d’une nouvelle école francophone dans l’Est de Toronto. Même si Viamonde a la priorité, le conseil catholique se montre intéressé à acheter l’école Greenwood, proposant même de la détruire pour y construire un tout nouveau bâtiment.

ÉTIENNE FORTIN-GAUTHIER
efgauthier@tfo.org | @etiennefg

« MonAvenir est solidaire avec les parents qui attendent depuis longtemps pour obtenir des installations équivalentes à la majorité et ce, à proximité de chez eux. L’achat de la propriété Greenwood permettrait au conseil scolaire MonAvenir d’y construire une toute nouvelle école et donnerait un accès équitable aux familles souhaitant se prévaloir d’une éducation catholique de langue française pour leur enfant », fait savoir Melinda Chartrand, présidente du conseil scolaire catholique torontois.

Mais la situation est complexe. L’école Greenwood appartient au Toronto District School Board (TDSB) et a été louée au conseil scolaire public francophone Viamonde pour une durée de deux ans. TDSB souhaite maintenant s’en départir et la vendre. En vertu des règles en place, le conseil public anglophone doit prioriser une vente au conseil scolaire public francophone.

L’école Greenwood est critiquée vivement par les parents francophones qui exigent l’ouverture d’une nouvelle école dans l’Est. Le bâtiment compte peu de fenêtres, il n’y a pas d’amphithéâtre et les élèves devraient se contenter du parc municipal pour se délier les jambes. Pour calmer la grogne, Viamonde a favorisé d’y effectuer des travaux d’importances.

Image des travaux proposés par Viamonde pour transformer la vieille école Greenwood. Gracieuseté : Viamonde

Contrairement à Viamonde qui propose des travaux pour mettre à niveau la vieille école Greenwood, MonAvenir propose de la détruire purement et simplement.

« Advenant que le Csc MonAvenir soit désigné en tant qu’acheteur, il demandera au ministère de l’Éducation de l’Ontario d’octroyer les ressources financières nécessaires à la démolition complète du bâtiment actuel et à la construction d’un tout nouvel édifice moderne, à la fine pointe de la technologie », écrit MonAvenir dans une déclaration.

Publique ou catholique, les parents veulent une école

Les parents de la Coalition des parents pour une école de quartier (Coalition PESQ) espèrent un dénouement le plus rapidement possible.

« Est-ce que Viamonde a les sous pour acheter cette école? Si MonAvenir dit être intéressé, peut-être qu’eux ont des sous. Comme parenta, on ne connaît pas les options au niveau budgétaire. La Coalition est composée de parents des deux conseils. Actuellement, on a une problématique d’assimilation. Notre priorité est d’avoir une école de langue française », affirme Lianne Doucet.

Elle ajoute que l’école Greenwood rénovée ou encore une nouvelle école sur le site de Greenwood sont deux options valables pour les parents.

Elle s’étonne cependant de constater que les deux conseils scolaires refusent de travailler davantage ensemble dans ce dossier. Des écoles publiques et catholiques francophones partagent des locaux à Hamilton, à Kingston et même dans l’Ouest de Toronto, souligne-t-elle.

« Mais puisque les conseils ne semblent pas capables de travailler ensemble, on dit un ou l’autre. Utilisez les fonds gouvernementaux de manière. On aimerait des sous pour un immeuble avec une école publique et une école catholique, en plus d’un centre communautaire. On aimerait un partage des ressources »

Notons que MonAvenir a ouvert une école dans l’extrême Est de Toronto, en 2017. L’École secondaire Père-Philippe-Lamarche est cependant située à Scarborough, à une dizaine de kilomètres de la zone privilégiée par la coalition de parents francophones.

À la Coalition PESQ, on croit que l’intérêt de MonAvenir n’est pas étranger à un désir d’envoyer un message au gouvernement Ford. Si l’école Greenwood atterrit entre les mains du conseil public Viamonde, MonAvenir aura quand même réussit à faire passer le message qu’elle a aussi des besoins, dit-on.

Anne Godbout, la conseillère scolaire représentant la région de Toronto Est, semble confirmer cette thèse. Dans une déclaration, elle affirme qu’« ultimement, MonAvenir demeure ouvert à toute option qui permettrait l’ouverture d’une école secondaire catholique de langue française équivalente à ce qui est offert à la majorité anglophone dans le quartier de Toronto-sud. Les parents et les élèves y ont droit! ».

Réaction du conseil Viamonde

Vendredi, le conseil scolaire Viamonde a indiqué son intention de poursuivre ses démarche pour acquérir l’école.

« Nous serons ainsi en meilleure position d’accroître la fidélisation des élèves jusqu’en 12e année et ainsi restreindre d’autant l’assimilation de nos jeunes francophones. Le ministère de l’Éducation a déjà reconnu notre besoin d’ouvrir une école de 500 places élèves afin d’y accueillir notre clientèle et nous le remercions à nouveau pour cet appui », a fait part la présidente du conseil Sylvie Landry, dans un échange de courriels.

« Pour le moment, nous poursuivons le travail afin de réaliser le rêve des élèves et de leur famille : fréquenter une école secondaire digne de Viamonde dans l’Est de Toronto. »

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois, le 1er mars à 14h