Elizabeth May demeure chef du Parti vert du Canada

Elizabeth May, du Parti vert du Canada. Archives ONFR+

OTTAWA – La chef du Parti vert du Canada, Elizabeth May, a annoncé, lundi 22 août, qu’elle demeurait à la tête de sa formation politique, tout en ouvrant la porte à un changement d’ici les prochaines élections en 2019. 

ÉTIENNE FORTIN-GAUTHIER
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BENJAMIN VACHET
bvachet@tfo.org | @BVachet

La députée de Saanich-Gulf Islands en Colombie-Britannique, Elizabeth May, avait décidé de prendre un temps de réflexion après que son parti ait voté une résolution, début août, appuyant le mouvement « boycott, désinvestissement et sanctions » (BDS) pour sanctionner économiquement Israël. Mme May se disait opposée à cet appui et prête à lâcher les rênes du Parti vert du Canada.

Mais après deux semaines de réflexion et une réunion avec le conseil fédéral des Verts, dimanche 21 août, elle a décidé de poursuivre à la tête du Parti vert du Canada « pour au moins un an ».

« Je pouvais influencer l’orientation de mon parti en quittant, mais ça nous aurait laissés dans une situation délicate avec une course à la chefferie », a-t-elle avancé. Mme May dit préférer se concentrer sur le processus de réforme électorale qui s’amorce au pays et s’assurer que le gouvernement de Justin Trudeau respecte ses engagements environnementaux pris lors de la Conférence de Paris de 2015. Ces deux chantiers l’ont convaincue de demeurer leader, explique-t-elle, tout comme l’appui de son parti.

« L’appui du conseil fédéral et les nombreuses lettres de soutien que j’ai reçues m’ont incitée à continuer. C’est un honneur d’être chef du Parti vert du Canada, mais c’est aussi un travail très difficile, notamment parce que cela m’empêche de voir autant que je le souhaiterais ma famille », a dit celle qui occupe la chefferie depuis dix ans.

Alors que les rumeurs allaient bon train, Mme May a tenu à balayer du revers de la main l’idée qu’elle pourrait rejoindre une autre formation politique.

« Ça n’a jamais été une possibilité et je n’ai jamais été approchée par aucun parti », a-t-elle insisté.

Chef en 2019, quoi que…

Mme May n’a toutefois pas totalement écarté l’idée de laisser sa place de chef du Parti vert du Canada d’ici 2019.

« Je pense que je vais mener le parti lors de l’élection de 2019. Mais il est possible que ça ne soit pas le cas non plus. Ce que je peux vous dire, c’est que je serai candidate dans la circonscription de Saanich-Gulf Islands », a-t-elle soutenu lorsque interrogée sur la suite des choses. Et de poursuivre : « Je suis actuellement ouverte à l’idée que je vais peut-être travailler avec un nouveau chef, mais je suis absolument prête de me présenter comme chef du Parti vert. Ce n’est pas seulement à moi de prendre cette décision. Quel serait le meilleur moment pour une transition ? C’est clair que ce n’est pas aujourd’hui, mais peut-être avant 2019. »

En attendant, Mme May ne croit pas que la situation actuelle vienne miner sa crédibilité en tant que chef, ni ne divise son parti.

« Nous sommes un parti dirigé par la base et qui a toujours fonctionné par consensus », a-t-elle expliqué, justifiant la décision du Parti vert du Canada de convoquer une assemblée extraordinaire dans les prochains mois afin de voter à nouveau sur les motions qui n’ont pas été adoptées par consensus lors du congrès d’août 2016. Cela inclut la motion contestée appuyant le mouvement BDS. Le parti se penchera également sur un processus de ratification en ligne des motions afin de les soumettre à tous les membres du parti.

« Les gens qui ont voté cette motion l’ont fait avec un but légitime, mais je ne pense pas que nous devrions appuyer la position d’un mouvement social qui n’a rien à voir avec notre parti. De plus, ce n’est pas la majorité des membres qui ont voté en faveur, c’est une majorité des représentants de la chambre. Nous avons plus de 20000 membres et ils ont leur propre avis. Je suis sûre que nous pouvons arriver à un consensus sur cette question. Nous sommes un parti dirigé par la base et qui a toujours fonctionné par consensus. »

Mme May soutient que le boycott d’Israël dans le cadre du mouvement Boycott, désinvestissement et sanctions (BDS) demeure la position officielle du parti, malgré sa propre opposition.