Essence, médicaments, écoles, masque : ce qu’il faut retenir de l’annonce de Doug Ford

Le premier ministre s'est exprimé ce dimanche, à la veille du dévoilement de l'énoncé économique d'automne. Montage ONFR+

TORONTO – Le premier ministre a annoncé ce dimanche, en conférence de presse, le prolongement d’un an de la réduction de la taxe sur l’essence, critiqué l’étiquetage des médicaments dans les deux langues officielles et réitéré son intention de garder les classes ouvertes.

À la veille du dépôt en chambre de l’énoncé économique d’automne, Doug Ford a déclaré reconduire la réduction de la taxe sur le carburant durant une année supplémentaire, une mesure en place depuis le printemps dernier.

Fortement affectés par l’inflation au cours des derniers mois, les Ontariens continueront donc de bénéficier d’une baisse de la taxe sur l’essence de 5,7 cents le litre et sur la taxe sur le carburant de 5,3 cents le litre, et ce jusqu’au 31 décembre 2023.

La mesure doit passer par un projet de loi qui sera présenté ce lundi au moment du dépôt de l’énoncé économique. Son adoption – qui ne fait aucun doute – permettra aux ménages d’économiser 195 $, en moyenne, entre le 1er juillet 2022 et le 31 décembre 2023.

« La vie devient de plus en plus chère », a fait valoir Doug Ford. « De l’essence à l’épicerie, les prix ont augmenté et cela met une véritable pression sur le budget des ménages. Ce projet de loi offrira un répit aux Ontariens durant une année de plus. Chaque dollar compte. »

Cette va « aider les familles à garder plus d’argent dans leurs poches en cette période d’incertitude économique », a plaidé le ministre des Finances. Peter Bethlenfalvy a précisé qu’elle s’inscrivait dans un plan plus large de lutte contre l’inflation et pour l’abordabilité, citant la suppression des frais d’immatriculation, l’abolition de péages ou encore les crédits d’impôt accordés aux travailleurs à faible revenu et aux aînés pour la sécurité à domicile.

Pénurie de médicaments : la faute au français?

Alors que le Canada fait face à une pénurie sans précédent de médicaments, le premier ministre ontarien Doug Ford a laissé sous-entendre, par ailleurs, que l’étiquetage en français constituait une entrave superflue à l’approvisionnement.

« C’est un problème d’étiquetage en français et en anglais », a critiqué le premier ministre, répondant à la question d’un journaliste. « Ça n’a pas d’importance quelle est l’étiquette du moment qu’il s’agit d’un produit sûr. »

La province est à court de stock d’antidouleurs pour enfants de type Tylenol et Advil, une situation principalement due au manque d’anticipation des fabricants dont le rythme de production n’a pas suivi la demande, selon des experts du milieu pharmaceutique.

Pour accélérer la mise sur le marché, le gouvernement fédéral n’écarte pas la possibilité de suspendre les obligations linguistiques inhérentes à l’étiquetage dans les deux langues officielles.

Écoles : les élèves en classe

Le premier ministre est également revenu sur le retrait de la loi spéciale et le retour à la table des négociations avec le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) : « Dans les négociations, il faut savoir de mettre de l’eau dans son vin : c’est ce qu’on a fait », a-t-il justifié.

« Est-ce que je regrette d’avoir eu recours à la clause dérogatoire? Non, c’est dans la constitution. La seule chose qui me préoccupe, c’est que les élèves soient en classe, les protéger, soutenir les parents et les travailleurs », a-t-il ajouté ne souhaitant pas livrer plus de détails sur la teneur des négociations.

« Les médiateurs nous ont demandé de ne pas entrer dans les détails. Je respecte leur point de vue », s’est-il contenté de répondre, alors que le niveau de la hausse des salaires constitue une pierre d’achoppement entre gouvernement et syndicats.

Port du masque : une annonce demain

« Nos experts se penchent sur la question sans arrêt et j’ai parlé à tous les directeurs d’hôpitaux. Nous faisons tout ce que nous pouvons afin qu’ils puissent faire face à la saison grippale », a déclaré Doug Ford, incitant les Ontariens à se faire vacciner.

« Je suivrai les recommandations du Dr Moore. Les directeurs d’hôpitaux veulent le port du masque mais je n’ai pas entendu parler de port obligatoire », a-t-il précisé, alors que le médecin-hygiéniste en chef doit s’exprimer lundi matin. Plusieurs sources évoquent une recommandation de porter le masque, plutôt qu’une obligation.

« Il nous faut plus de médecins et d’infirmiers », a reconnu enfin Doug Ford. « Nous faisons les deux. On doit aussi garantir l’infrastructure. C’est ce qu’on fait aussi en investissant 40 milliards de dollars après des décennies de négligence », mais cela prendra plusieurs années pour rebâtir le système de santé, a-t-il prévenu.