La FCFA se mobilise sur trois fronts

Le président de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada, Jean Johnson. Crédit image: Étienne Ranger

OTTAWA –Après une année marquée par le dévoilement du plan d’action pour les langues officielles, la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada prévoit travailler sur trois gros dossiers pour la prochaine année.

BENJAMIN VACHET
bvachet@tfo.org | @BVachet

« L’élément le plus fort pour moi, cette année, ça a été le rassemblement de tous les groupes d’un bout à l’autre du pays autour d’un objectif commun. Ce n’était pas nécessairement le cas ces derniers dix ans. Mais si par exemple, on a pu obtenir un réinvestissement du fédéral, c’est parce que tout le monde s’est investi », juge le président de l’organisme porte-parole des francophones en contexte minoritaire, Jean Johnson, à l’issue de la 43e assemblée générale annuelle, ce samedi.

Le gouvernement a annoncé une bonification de près de 500 millions de dollars dans son Plan d’action pour les langues officielles, en mars dernier qui, bien qu’inférieure aux 575 millions de dollars réclamés juste pour les francophones, satisfont la FCFA.

Urgence d’agir

Si la FCFA regardera de près la mise en œuvre du nouveau plan, elle orientera également son travail sur trois grands dossiers, dont autant d’urgences.

La modernisation de la Loi sur les langues officielles, à laquelle s’est récemment engagé le premier ministre Justin Trudeau, l’ajout de questions linguistiques au prochain recensement de 2021 pour mieux compter les ayants droit et l’immigration francophone concentreront l’attention de l’organisme.

Le président de la FCFA, Jean Johnson, avec la vice-présidente sortante, Audrey LaBrie. Crédit image : Benjamin Vachet

« Après les prochains six mois, il n’y aura plus rien à faire sur le recensement, donc ça urge, tout comme la question de la modernisation de la Loi. Ce n’est pas compliqué d’ajouter des questions lorsque tu as la volonté. Il faut faire quelque chose, les communautés et les provinces ont besoin de ces données-là, car actuellement ils sont incapables de faire une évaluation des besoins pour planifier des projets d’infrastructures scolaires. Je suis optimiste, car j’entends dire qu’il y a une avancée. »

La FCFA presse également le gouvernement d’agir en matière d’immigration francophone.

« On voudrait pouvoir féliciter le gouvernement pour avoir atteint la cible et pour son plan pour y arriver, parce que pour l’instant, il n’y en a pas! »


« Si tu veux un changement, il faut que tu aies le courage de tes convictions et être un peu audacieux. » – Jean Johnson, président de la FCFA


Pour y parvenir, l’organisme entend rééditer annuellement l’Équipe francophonie sur la colline parlementaire, un exercice de rencontres politiques qui ne s’était plus déroulé depuis dix ans et qui a permis aux membres de la FCFA de rencontrer près de 50 parlementaires, le 1er mars dernier.

« C’est beaucoup d’ouvrage pour l’équipe, mais c’est une action politique qui porte ses fruits. La seule façon de se faire connaître, c’est d’être en dialogue avec les gens sur la colline parlementaire. »

Pour M. Johnson, il s’agit pour l’organisme de jouer son rôle de représentation des intérêts de la communauté francophone minoritaire.

Justin Johnson nouveau vice-président

La rencontre était également l’occasion pour la FCFA de se choisir une nouvelle vice-présidence après le départ d’Audrey LaBrie. Trois candidats étaient en lice : François Hastir, Justin Johnson et Julie Mbengi Lutete.

Finalement, c’est le président de la Fédération de la jeunesse canadienne-française (FJCF), Justin Johnson, qui succède à Mme LaBrie, alors qu’il quittera ses fonctions à la tête de l’organisme jeunesse en septembre prochain.

« Pour moi, c’est une continuité. Ça fait une dizaine d’années que je m’investis dans la francophonie », explique le Franco-Manitobain et Métis. « Je suis content de voir qu’il y a de la place pour la jeunesse, pour quelqu’un comme moi, de 26 ans, qui a le désir de rendre meilleures nos communautés. Il y a une ouverture des membres de la FCFA et les grands enjeux qui sont discutés aujourd’hui, comme la modernisation de la Loi, importent pour la jeunesse et vont l’affecter. »

Par ailleurs, Véronique Legault a été nommée trésorière et Martin Théberge, de représentant des organismes nationaux au sein de la FCFA.


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