Fermeture du campus de Témiskaming : la communauté franco-ontarienne réagit

L'annonce de la fermeture du campus du Témiskaming du Collège Boréal fait réagir la communauté franco-ontarienne. Archives #ONfr

NEW LISKEARD – L’annonce de la fermeture du campus du Collège Boréal de Témiskaming fait réagir la communauté francophone en Ontario, dont la ministre des Affaires francophones, Marie-France Lalonde, qui a déploré la situation.

JEAN-FRANÇOIS MORISSETTE
jmorissette@tfo.org | @JFMorissette72

Révélé par le journal Le Voyageur, le Collège Boréal a annoncé, le mardi 2 mai, que son campus de Témiskaming fermera ses portes à partir de septembre prochain faute d’étudiants. Pour la ministre déléguée aux Affaires francophones, Marie-France Lalonde, cette fermeture n’est pas une bonne nouvelle. Elle dit toutefois appuyer la décision de la direction du Collège Boréal.

« Ce n’est jamais évident ces décisions-là », a-t-elle indiqué.

La ministre Lalonde s’est dite préoccupée de voir que de plus en plus de jeunes du Nord de la province quittent leurs régions natales pour s’installer dans les grands centres urbains.

« L’immigration francophone vient possiblement aider, mais c’est une discussion que l’on va avoir avec les gens du Nord pour voir comment on peut les soutenir », a-t-elle ajouté.

Malgré tout, elle se dit rassurée de voir que la direction du Collège Boréal a tout fait pour que les étudiants ne soient pas perturbés dans leur cycle d’études.

Le chef du Parti progressiste-conservateur de l’Ontario, Patrick Brown, se désole de voir les portes fermées. Dans une déclaration écrire, il déplore que l’on n’ait pas tenu compte de la réalité sur le terrain avant de couper les postes. 

France Gélinas, critique aux Affaires francophones pour le Nouveau Parti démocratique (NPD) de l’Ontario, déplore la disparition du campus situé à New Liskeard. Pour elle, il est clair que le gouvernement n’a rien fait pour empêcher la perte de service dans le Nord de la province.


La députée néo-démocrate estime que le financement du milieu postsecondaire francophone est trop peu élevé comparativement au secteur anglophone.

« Les collèges anglophones peuvent chacun avoir les mêmes programmes dans tous les collèges parce qu’un collège est là pour aider les gens à développer leurs compétences. Nous, on nous demande qu’il n’y ait qu’un seul établissement pour tous les francophones de l’Ontario, ça n’a pas de bons sens », s’est-elle exclamée.

Mme Gélinas espère que cette perte de service ne poussera pas les jeunes à aller dans le réseau anglophone.

Le besoin de réinstaurer une bourse

Josée Joliat, coprésidente du Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO), croit qu’il est décevant de voir que les jeunes de la région perdent un point de service. Pour elle, il est urgent que le gouvernement restaure le programme de bourse pour les jeunes qui souhaitent poursuivre leurs études en français dans une région éloignée de leur ville d’origine.

« La fermeture de ce campus fait juste démontrer encore plus l’importance pour le gouvernement de remettre en place une bourse pour les étudiants francophones. C’est un autre exemple que les étudiants doivent continuer à déménager pour étudier », a-t-elle expliqué à #ONfr.

Elle croit tout de même qu’il est important de noter que le Collège Boréal a pris ses responsabilités et compensé les étudiants et le personnel touchés par cette décision.


Carol Jolin, président de l’Assemblée de la Francophonie de l’Ontario (AFO), est déçu de voir un établissement francophone fermer ses portes. Il salue tout de même que malgré le contexte difficile, l’administration de l’établissement ait pu prendre la décision.

Des programmes abolis

Le président du Collège Boréal, Daniel Giroux, indique que seulement quatre étudiants fréquentaient l’établissement cette année et que des mesures doivent être mises en place pour s’assurer que les étudiants déjà inscrits puissent compléter leur programme d’études. Des bourses et des compensations financières ont d’ailleurs été offertes à ces étudiants.

« Ça n’a pas été une décision facile à prendre », a-t-il assuré en entrevue à #ONfr.

Des programmes seront suspendus, tels que celui de Techniques et gestion de scène, Animation 2D/3D et de Beaux-arts et portfolio.

Le Collège Boréal mettra également fin à sa collaboration avec l’Université Laurentienne, qui offrait la première année du programme de Sciences infirmières. En contrepartie, le collège a l’intention d’offrir un programme de baccalauréat dans le domaine d’une durée de quatre années dans la région de Toronto. L’accord du gouvernement est cependant nécessaire pour aller de l’avant avec ce projet.

La décision de fermer l’établissement devrait directement toucher quatre employés.