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Financement accru pour la Direction des services en français d’Ottawa

L'hôtel de ville d'Ottawa. Archives ONFR

OTTAWA – La Direction des services en français de la Ville d’Ottawa a présenté jeudi soir son budget provisoire 2026 devant le Comité consultatif sur les services en français (CCSF), lequel enregistre une légère hausse par rapport à l’année précédente. La discussion a toutefois suscité questionnements et frustrations de la part des membres. Certains ont exprimé leur frustration face au manque d’informations directement liées à leur mandat.

Le budget provisoire pour 2026 s’élève à 3,654 millions de dollars, une hausse de 166 000 $ par rapport à 2025. Cette augmentation est principalement liée à la création d’un nouveau poste à temps plein : gestionnaire de programme des services en français.

« Nous saluons l’engagement de la Ville qui a permis de débloquer les ressources nécessaires à ce poste », a souligné Nathalie Lemire, coordonnatrice des Services en français, qui occupera ce poste d’ici peu.

Elle aura pour rôle de guider les directions municipales dans l’optimisation des services en français, d’assurer que les besoins des francophones soient pris en compte et de veiller à ce que toute préoccupation ou plainte concernant ces services soit traitée efficacement

La Ville compte une coordonnatrice, trois traductrices-réviseures internes, trois commis et une trentaine de traducteurs pigistes externes.  Le budget prévoit 2,37 millions de dollars pour les services de traduction et d’interprétation, et environ 1,27 million pour la rémunération du personnel de la Direction des services en français.

Mme Lemire a confirmé que les traductions se font dans les deux sens, du français vers l’anglais et vice-versa, sans toutefois disposer de données consolidées sur la proportion exacte.

Place à l’amélioration

Il a aussi été précisé que les dépenses liées à l’intégration des services en français ne sont pas comptabilisées séparément dans les autres directions municipales, car l’offre bilingue constitue une attente fondamentale de la politique de bilinguisme.

« Je dirais pas que je suis d’accord qu’il y a une offre constante de service en français », a exprimé, la vice-présidente du comité Mireille Brownhill qui dit ne pas toujours constater ce résultat « dans les interactions avec les services offerts par la ville avec les employés de la ville. »

Ce à quoi Mme Lemire a répondu : « On sait qu’il y a toujours place à l’amélioration que ce soit dans la prestation des services dans les deux langues ou que ce soit dans la prestation de d’autres services à la ville. »

Manque de transparence

Plusieurs membres du CCSF ont exprimé leur difficulté à commenter le budget municipal déposé mardi et qui, selon eux, offre peu de prise directe pour le comité.

« On a très peu d’informations qui touchent au mandat du CCSF. C’est difficile de formuler des recommandations », a lancé Mme Brownhill, qui s’interroge également sur la transparence entourant les interactions entre la Direction des services en français et le cabinet du maire en amont du budget.

Une autre membre a souligné que les 12 000 $ alloués aux frais administratifs, incluant la coordination et la participation à des événements pour la communauté francophone, n’auraient pas été connus sans questionnement direct et n’avaient pas changé depuis plus de trois ans.

« Il faut savoir sur quoi vous nous consultez. Si les dés sont déjà jetés, ce n’est plus une consultation », a résumé une autre membre, Katherine Dupuis, rappelant que plusieurs directions soumettent habituellement des questions précises au comité.

Un processus déjà bien avancé

Des membres du comité ont rappelé que le cycle budgétaire municipal commence au printemps, ce qui limite les possibilités de modification après la publication du budget préliminaire.

Les commentaires du CCSF seront transmis au Comité des finances et des services organisationnels avant le 21 novembre,  où le budget des Services en français pourrait être débattu. Du côté du budget municipal, le Conseil doit se réunir le 10 décembre 2025 pour l’adoption finale.