Gisèle Fleury-Fournier : « Le cinéma en français, c’est important à Welland »

Gisèle Fleury-Fournier, responsable des festival au Cinéfest Niagara. Gracieuseté

[ENTREVUE EXPRESS]

QUI :

Gisèle Fleury-Fournier est une des chevilles ouvrières du Cinéfest Niagara, organisateur du Francofest, le festival du film francophone qui débute aujourd’hui, au cineplex Odeon, à Welland.

LE CONTEXTE :

Depuis 23 ans, le Cinéfest Niagara présente, en alternance, le Francofest et le Welland International Film Festival, fréquentés par des centaines de festivaliers.

L’ENJEU :

Le cinéma de langue française contribue à enrichir la culture francophone et les liens francophiles tissés depuis longtemps dans la région.

« Quels films pourra-t-on visionner cette année?

Les festivaliers découvriront un film français et deux films québécois. La Belle Époque de Nicolas Bedos, avec Daniel Auteuil et Guillaume Canet, sera projeté aujourd’hui. C’est un film magnifique. Les acteurs sont fantastiques. Il y aura Antigone de Sophie Deraspe, le samedi matin. C’est un drame tiré de la tragédie de Sophocle, dans lequel on découvre une jeune actrice vraiment extraordinaire. Le troisième, Menteur, est une comédie d’Émile Goudreault qu’on présentera dimanche avec deux grands comédiens québécois, mais aussi une foulée d’acteurs drôles.

Comment avez-vous sélectionné ces films et selon quels critères?

On est allé dans les principaux festivals du film ontariens : à Sudbury en septembre, au Toronto International Film Festival (TIFF) et à Windsor. On a demandé à chacun de nos membres du comité de visionnage ses films préférés. Ces trois longs métrages sont revenus à plusieurs reprises dans nos échanges comme étant les meilleurs. Tout le monde voulait les présenter. Ce sont des films récents, des films de l’année, que les gens ne connaissent pas. On essaie à chaque fois d’avoir des genres différents, de mélanger drames et comédies, pour que tout le monde s’y retrouve.

Qui est votre public?

La grande partie de notre public s’inscrit à l’avance. Ce sont des membres fidèles, des francophones, mais aussi des francophiles, parce que tout est sous-titré en anglais. En général, les gens réservent leurs billets, mais il est possible de le faire sur place. Ils peuvent choisir juste un film ou acheter un passeport valable pour trois séances. Cela représente autour de 200 personnes qui viennent voir chaque film. Cinéfest Niagara regroupe au total 600 abonnés.

Deux longs métrages canadiens et un français à l’affiche. Montage ONFR+

Pourquoi seulement trois films?

On a déjà eu cinq films, mais on s’est aperçu que la plupart des gens ne voulaient pas voir deux films l’un après l’autre. On a décidé de montrer un film par jour. On s’est rendu compte qu’on faisait autant d’entrées. Les passeports sont plus faciles à vendre pour trois que pour cinq films.

Pourquoi tous les deux ans?

On gère deux festivals : Francofest (volet francophone) une année, puis le Welland International Film Festival (volet international), l’année suivante. Il arrive de temps en temps qu’un film francophone soit présenté au WIFF s’il a très bien marché ou qu’on sent qu’il a du potentiel. On a, par exemple, diffusé Parasite l’année dernière, une semaine avant qu’il ne remporte la palme d’or au Festival de Cannes.

Le reste du temps, est-il simple de voir des films en français à Welland?

Le festival apporte une offre appréciée dans notre région un peu éloignée des grandes villes, c’est sûr. Mais nous avons aussi une autre occasion grâce à un petit système. Le Coin à Justin présente tous les mois un film français gratuit. Ce ne sont pas des films récents nécessairement, mais c’est une bonne chose, car les gens peuvent aller au cinéma régulièrement. Ce sont des bons films qui ont un ou deux ans.

Qu’est-ce que ça représente le cinéma de langue française dans la région?

Ici, on vient de Welland, de Niagara Falls et même de St. Catharines pour voir ces films. Le cinéma en français, c’est important à Welland. Il y a aussi toujours eu des francophones dans l’organisation, à part peut-être les deux premières années. On le fait vivre grâce à nos bénévoles qui aident le comité exécutif. On a aussi un comité de relève pour s’assurer qu’il y ait toujours du monde. »