Harper et Wynne se rencontrent

TORONTO – Les premiers ministres du Canada et de l’Ontario semblent prêts à passer l’éponge sur une année de bisbille. Stephen Harper a finalement accepté de rencontrer brièvement Kathleen Wynne pour discuter des grands dossiers de la province, le lundi 5 janvier.

FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
fpdufault@tfo.org | @fpdufault

Le tête-à-tête d’à peine une demi-heure dans un hôtel du centre-ville de Toronto a eu des échos « positifs » tant dans le camp de M. Harper, que celui de Mme Wynne.

« La rencontre (…) est un pas dans la bonne direction alors que nous travaillons à bâtir l’Ontario et renforcer l’économie du Canada », a déclaré Mme Wynne dans un communiqué, au sortir de sa rencontre avec son homologue fédéral. « Si nous collaborons dans des dossiers clés, nous pouvons mieux positionner l’Ontario et le Canada pour la croissance économique et donner plus de possibilités et de sécurité au gens que nous représentons ».

Mais, comme l’a reconnu plus tard Mme Wynne à la presse, aucun engagement précis d’Ottawa ne s’est dégagé de cette première rencontre des deux leaders depuis le 5 décembre 2013.

Dans les faits, M. Harper aurait réitéré à Mme Wynne son opposition à une bonification du Régime de pensions du Canada (RPC) et renouvelé sa critique à l’égard d’un projet de régime de retraite ontarien.

Le chef conservateur à Ottawa aurait aussi évité de s’engager trop loin dans des discussions sur l’infrastructure et de l’exploitation minière dans la région du Cercle de feu, deux dossiers pour lesquels la chef libérale à Queen’s Park réclame des milliards de dollars du fédéral.

M. Harper et Mme Wynne auraient tout de même convenu de garder leurs canaux ouverts et de se réunir à nouveau « d’ici quelques mois », selon la première ministre ontarienne.

Réconciliation?

Rien ne laissait entrevoir une détente aussi rapide des relations, avant le 5 janvier.

À peine un mois plus tôt, M. Harper et Mme Wynne semblaient toujours irréconciliables.

Le premier ministre à Ottawa sommait alors son homologue ontarienne de « ne pas chercher la confrontation » et de mettre de l’ordre dans les finances de sa province. Et la première ministre à Queen’s Park continuait à casser du sucre sur le dos de son homologue fédéral, notamment par rapport à son mutisme.

Kathleen Wynne a aussi fait du fédéral le principal bouc émissaire de sa plus récente campagne électorale, qui lui a permis de former un gouvernement majoritaire.

Stephen Harper, lui, doit faire face à l’électorat d’ici la fin de l’année.