Immigration francophone : un besoin d’accélération à Ottawa

Carol Jolin, président de l'AFO, avec les différents participants. Crédit photo: Sébastien Pierroz

OTTAWA – Mieux identifier les francophones et plus de cohésion entre les organismes. Voilà grosso modo une partie des recommandations de la consultation communautaire sur l’immigration francophone, le lundi 16 janvier, à Ottawa.

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierroz

Après Thunder Bay, Hamilton, Windsor et Sudbury ces dernières semaines, le groupe de travail sur l’immigration francophone, mené par l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), faisait escale dans la capitale du Canada. Objectif? Dresser un état des lieux de l’immigration francophone dans la province avant le dévoilement du Livre blanc sur le sujet prévu au mois de mars.

Derrière Toronto, Ottawa constitue la deuxième ville choisie par les immigrants francophones en Ontario. De 2006 à 2011, 39 % des nouveaux arrivants francophones de l’Ontario optaient pour cette ville, selon les chiffres de Statistique Canada.

Des statistiques flatteuses, mais les défis demeurent plus que jamais : « Nous sommes rendus à un point où l’on ne peut pas identifier les gens pour renforcer cette cohésion », s’est exclamé l’activiste Body Ngoy, devant la trentaine de participants présents. « Le problème ne vient pas seulement de l’État, mais des gens qui ne travaillent pas assez ensemble. »

Derrière l’urgence d’agir planait aussi une certaine prudence des intervenants. « Ça fait des années que l’on parle de la même chose. J’espère qu’on aura cette fois-ci des solutions francophones », a laissé entendre Hortense Mvuemba, du Conseil des écoles catholiques du Centre-Est (CECCE), au moment de prendre la parole.

Pendant plus de deux heures, les différents leaders communautaires ont planché sur des solutions pour dynamiser une immigration francophone en Ontario toujours située aux alentours de 2 %. Très loin encore de la cible de 5 % validée par Queen’s Park en 2015.

Des solutions synonymes bien souvent de principes. Parmi eux : la nécessité de « ne plus se compétitionner (sic) entre organismes », la volonté de création d’un centre où les francophones peuvent se retrouver, ou encore un soutien psychologie pour certains réfugiés francophones ayant traversé des épreuves difficiles dans leurs pays d’origine.

Les observations des participants s’ajouteront à celles déjà identifiées par l’AFO.

Un autre pouls

« Dans le document de discussions que l’on a pour les consultations, nous avons vu 22 obstacles à l’intégration des immigrants francophones. À partir du Livre blanc, il y aura une série de recommandations, puis un plan d’action », soutient le président de l’organisme, Carol Jolin.

Les solutions préconisées ne différent pas vraiment de celles dévoilées au mois de novembre par le groupe d’experts en immigration francophone. À savoir, dans les grandes lignes : faire connaître davantage l’Ontario français sur la scène internationale, mais aussi accueillir en français les nouveaux arrivants et s’assurer qu’ils aient tous les outils nécessaires pour prospérer dans leur langue.

« La différence, c’est que le Livre blanc nous permettra d’aller sur le plancher des vaches avec les gens qui travaillent à l’accueil des immigrants. Nous prenons un autre pouls. »

Les prochaines consultations se dérouleront à London, le 19 janvier, à Toronto, le 27 janvier et à Timmins, le 31 janvier.