Jacqueline Madogo lance sa course pour les Championnats du monde

Jacqueline Madogo a découvert ses talents en athlétisme grace aux compétences de ses entraineurs sportifs. Gracieuseté

OTTAWA – La sprinteuse franco-ontarienne a débuté sa préparation pour la saison en extérieur, avec en point d’orgue les Championnats du monde à Budapest du 19 au 27 août. Près de deux mois et demi de compétition l’attendent entre l’Europe et le Canada pour aller chercher sa qualification aux Mondiaux. 

Après une saison en salle satisfaisante qui a touché à sa fin à Saskatoon lors des championnats nationaux le 10 mars, Jacqueline Madogo vient de terminer sa préparation en Floride avec son université de Guelph et son entraîneur Jason Kerr. Un stage de deux semaines qu’elle effectue chaque année et qui marque le début de la saison en extérieur. 

Les belles performances se sont multipliées en intérieur. Jacqueline Madogo a notamment remporté le titre de championne nationale, signant à cette occasion un record de points historique avec l’équipe féminine de l’Université de Guelph sur la compétition. À présent, les choses encore plus sérieuses commencent pour elle avec un programme estival chargé qui a déjà débuté dès la fin de semaine dernière avec l’Open de Windsor. 

Pour son retour sur les pistes extérieures, l’Ottavienne s’est imposée sur le 100m avec un temps de 11 »48. Sur le 200, elle a signé une deuxième place derrière Zoe Sherar (23 »84) avec un temps de 24 »14. Ce court retour au Canada n’était qu’une mise en bouche, la suite de la saison se passera outre-Atlantique. 

« Je vais m’envoler en Europe pour trois compétitions : en Allemagne, en Grèce et à Paris », décrit-elle. « Après, je reviendrai ici au Canada le 10 juin pour entamer un circuit canadien sur lequel je me suis inscrite. Il y aura des compétitions en Ontario et une en Alberta à Edmonton. Cela me mènera jusqu’à la fin du mois de juillet où nous aurons des championnats nationaux. Je suis vraiment excitée par cette saison! »

Objectif top 48

Si la native d’Ottawa ne mentionne pas les Championnats du monde à la fin du mois d’août à Budapest, c’est que sa place dans l’équipe qui représentera le Canada est loin d’être acquise. Il faudra pour parvenir à s’y qualifier individuellement faire partie des 48 meilleures athlètes au monde sur 100m et 200m. Elle devra réaliser le temps minimum requis qui est de 11 »08 sur 100m et 22 »60 sur 200. 

Si elle n’y parvient pas, l’autre façon de rentrer dans le top 48, sera d’engranger un maximum de points qu’elle obtiendra selon ses résultats aux différentes compétitions auxquelles elle participera. Ce système de points alloués selon le niveau de chaque épreuve permet d’accrocher les dernières places destinées aux athlètes n’ayant pas réalisé les minima. 

Pour le relais 4×100, il s’agira comme l’année dernière de figurer dans les 16 meilleurs quatuors du monde. Pour rappel, les Canadiennes avaient profité à la dernière minute de la suspension des Nigérianes pour rentrer dans le top 16.

« Cette année nous sommes actuellement vingtièmes, il y aura du travail pour parvenir à rentrer dans les 16 », explique-t-elle. 

Pas de pression pour les mondiaux

Quoi qu’il en soit, Jacqueline Madogo ne se met pas la pression pour les Mondiaux. Comme elle nous l’a confié, elle vit au jour le jour et prend les compétitions les unes après les autres. Les Championnats du monde feront donc figure d’une belle récompense en cas de qualification. Si elle n’y parvient pas, « il y aura toujours l’année prochaine »! 

Cette saison qui arrive sera l’occasion pour elle de travailler sur ses points faibles afin de continuer à améliorer ses records personnels. Sur 100m, elle possède un temps de 11 »29, une marque qu’elle a établie le 29 mai 2022 à London en Ontario. Sur 200, elle a signé un chrono de 23 »66 dans la foulée du record sur 100m, puisque c’était le 12 juin à Toronto. Comme on peut le voir, c’est pour le moment insuffisant. 

Améliorer son départ

Pour se qualifier directement aux championnats du monde, il lui faudra donc battre ses records personnels cette saison. Dans une discipline où les écarts reposent sur des dixièmes voire des centièmes de secondes, comment faire pour aller grappiller ces fractions de temps? 

« Pour moi, la chose sur laquelle je dois m’améliorer, c’est mon départ. Je n’ai pas un bon départ », confie-t-elle. « Pendant les séries en salle, c’est là-dessus qu’on met le plus d’emphase. Je pense que c’est là que je perds le plus de temps. Avec Jason, on essaie vraiment de collaborer pour voir ce qui fonctionne, ce qui ne fonctionne pas. »

« Ensuite, le 100m est beaucoup plus long que le 60m (épreuve en salle), donc il me faut un bon départ et une bonne accélération pour pouvoir me mettre dans la course. Nous sommes en train de faire des progrès, on se rapproche de là où on veut être, mais on n’y est pas tout à fait. »

Y être signifiera certainement parvenir à signer deux nouvelles marques sur ses deux distances de prédilection. C’est tout ce qu’on peut souhaiter à la seule Franco-Ontarienne de l’équipe nationale d’athlétisme qu’on suivra de près dans son périple jusqu’à, on l’espère, Budapest fin août.