« Je m’engage à continuer d’augmenter l’immigration francophone » 

Le ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté (IRCC), Marco Mendicino. Source: Facebook

[ENTREVUE EXPRESS]

QUI :

Marco Mendicino est le ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté (IRCC).

LE CONTEXTE :

Vendredi dernier, le ministre Mendicino a annoncé les objectifs d’immigration de 2021-2023. Chaque année, le gouvernement de Justin Trudeau entend accueillir des immigrants à un rythme annuel d’environ 1 % de la population du Canada. Ce plan reste toutefois soumis aux aléas de la pandémie de COVID-19 qui a, jusqu’ici, considérablement ralenti l’immigration.

L’ENJEU :

Le Canada s’est fixé une cible de 4,4 % d’immigration francophone à l’extérieur du Québec, en 2023. Un objectif loin d’être atteint puisque ce taux était de 2,82 %, en 2019. La semaine dernière, le ministre de l’IRCC a annoncé l’ajout de points pour les candidats francophones et bilingues qui soumettent leur dossier via le système de gestion des demandes d’immigration économique, Entrée express, afin d’aider à atteindre cette cible.

« Vendredi dernier, vous avez annoncé le plan des niveaux d’immigration de 2021-2023. Expliquez-nous comment sont établies ses cibles?

Nous avons annoncé que nous allons accueillir 401 000 résidents permanents en 2021, 411 000, en 2022, et 421 000, en 2023. Ce plan met le focus sur l’emploi et l’économie, car il s’agit de renforcer notre communauté. On sait qu’il y a un besoin de main d’œuvre et c’est en étudiant la situation et en regardant quels sont les secteurs en demande et où il y a une pénurie que nous avons établi notre plan.

Quel profil le Canada souhaite-t-attirer?

On va prioriser les secteurs qui souffrent de la pénurie de la main d’œuvre, mais aussi ceux, comme le secteur de la santé, qui sont essentiels pour nous aider à lutter contre la pandémie de COVID-19. Il y a déjà des travailleurs temporaires et des étudiants internationaux qui contribuent à lutter contre la COVID-19. Nous avons aujourd’hui une opportunité unique d’appuyer et d’accélérer notre accueil de résidents permanents.

La COVID-19 perturbe le processus d’immigration. Est-ce que vous comptez mettre en place des mesures pour lever ces obstacles ou faut-il attendre un traitement ou un éventuel vaccin pour que le processus d’immigration revienne à la normale?

Même au milieu de la pandémie, nous sommes conscients que nous avons besoin de nouveaux arrivants pour relever le défi démographique, avec une population vieillissante.

On a donc ajouté des ressources pour continuer à voir fonctionner notre système d’immigration de manière responsable et efficace, tout en respectant la sécurité des Canadiens. On fait des progrès chaque semaine pour accélérer le processus de traitement des dossiers qui ont déjà été soumis, et on va continuer d’investir dans les technologies et davantage de ressources pour donner à notre système plus de flexibilité afin d’accélérer ces traitements.

Nous sommes en pleine semaine nationale de l’immigration francophone. La semaine dernière, vous avez annoncé que les candidats francophones et bilingues bénéficieront de plus de points dans le système Entrée express afin d’augmenter l’immigration francophone à l’extérieur du Québec. Pensez-vous que ce soit suffisant pour atteindre la cible de 4,4 % d’immigrants francophones à l’extérieur du Québec d’ici 2023?

Oui, je le pense et suis vraiment confiant. En introduisant cette mesure, je pense que nous allons augmenter le nombre d’immigrants francophones hors Québec. C’est un dossier très important pour moi comme ministre et député le plus francophile de notre gouvernement!

Pourquoi est-ce si difficile à atteindre?

C’est un travail qu’il faut toujours poursuivre et j’en suis conscient. Mais nous avons l’appui de la communauté, notamment de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada qui a appuyé notre annonce sur Entrée express.

On a aussi investi 40,8 millions sur cinq ans pour soutenir le parcours et l’intégration des nouveaux arrivants francophones. On fait des progrès et je suis sûr qu’on va réussir à augmenter les nombres.

Il semble aussi y avoir un problème de recrutement des immigrants francophones qui ne connaissent pas toujours la francophonie hors Québec. Prévoyez-vous d’autres mesures pour aider l’immigration francophone à l’extérieur du Québec?

Je continue à travailler sur le dossier avec nos partenaires. On va promouvoir notre plan et nos objectifs avec eux, en insistant sur l’économie et les emplois à long terme. Je m’engage à augmenter l’immigration francophone, de concert avec la communauté.

La Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada voudrait que cette cible de 4,4 %, fixée en 2003, soit revue. Son argument : le poids démographique des francophones qui diminue. Quelle est la réponse de votre gouvernement à cette demande?

Il y a une amélioration constante et les mesures que nous prenons sont un bon début. On veut améliorer ce chiffre, c’est important. »