« Je ne veux pas gouverner en fonction des sondages de popularité », dit Wynne

La première ministre de l'Ontario, Kathleen Wynne. Archives

TORONTO – Dans un discours à saveur électoraliste devant le Canadian Club de Toronto, Kathleen Wynne a défendu son bilan au pouvoir jusqu’à présent. Malgré son faible taux d’approbation révélé dans les plus récents sondages, la première ministre de l’Ontario a assuré qu’elle serait présente pour la prochaine élection en 2018.

JEAN-FRANÇOIS MORISSETTE 
jmorissette@tfo.org@JFMorissette72

Selon le plus récent sondage publié par la firme Angus Reid, la première ministre de l’Ontario est la chef de gouvernement la moins appréciée de toutes les provinces canadiennes. La firme de sondage indique que le taux d’approbation de Mme Wynne est de 16 %. Il s’agit du plus bas taux d’approbation obtenue par Kathleen Wynne depuis février 2013.

Face à ces récentes données, Mme Wynne a profité d’une conférence de presse en marge d’un discours devant le Canadian Club de Toronto, le mardi 13 décembre, pour rassurer ses partisans. 

« Oui, je vais être présente en 2018. Est-ce que je suis inquiète de mon taux d’approbation? Écouter, je travaille très fort (…), nous sommes une des juridictions avec la meilleure croissance économique. » – Kathleen Wynne

Kathleen Wynne a tout de même admis qu’il restait du travail à faire pour son gouvernement pour surmonter les défis de plusieurs régions de la province.

« Il y a des sondages qui disent une chose et d’autres sondages qui disent autre chose. Je ne peux pas être la première ministre d’une province et gouverner en fonction des sondages de popularité », a-t-elle souligné.

Questionnée à savoir si son impopularité pourrait avoir un impact sur sa façon de gouverner, Kathleen Wynne a promis de continuer d’implanter sa plateforme électorale qui l’a menée au pouvoir en 2014.

« Ça sera aux gens de la province de décider. J’ai été élue en 2014 avec un gouvernement majoritaire pour implanter un plan et c’est ce que nous faisons. Nous voyons ces résultats pour la province et c’est ce que nous allons continuer de faire », a déclaré la première ministre.

Des décisions difficiles

Un peu plus tôt devant une foule rassemblée dans un hôtel de Toronto, la première ministre a dressé un bilan de la dernière année assurant vouloir garder le cap dans l’implantation de son plan pour l’Ontario.

Mme Wynne a assuré qu’il y avait eu des décisions difficiles et que beaucoup de travail restait encore à faire pour ses troupes.

La première ministre est également revenue sur quelques points litigieux de la dernière année, notamment le prix de l’électricité.

« Soyons francs et reconnaissons qu’au tournant du siècle, le système électrique de l’Ontario était à la dérive. Des pannes de courant et du smog étaient des facteurs qui menaçaient sérieusement notre économie. (…) Le système était brisé et nous devions le réparer », a-t-elle expliqué pour indiquer que des mesures drastiques étaient nécessaires.

Elle a aussi rappelé que des mesures étaient mises en place pour aider les Ontariens avec leur facture, notamment la remise de la taxe provinciale qui entrera en vigueur dès le 1er janvier prochain.

La première ministre Wynne a aussi invité les Ontariens à travailler ensemble.

« Nous avons besoin de travailler ensemble pour continuer la croissance et être plus inclusifs, puisque ça a toujours été la caractéristique qui a défini qui nous sommes comme province », a indiqué Mme Wynne.

La première ministre Wynne a aussi rappelé son engagement de déposer un budget équilibré au printemps prochain.

Augmenter les transferts en santé

Lors de la rencontre des premiers ministres à Ottawa vendredi dernier, la chef du gouvernement ontarien a également avancé que l’augmentation des transferts fédéraux en santé pourrait s’établir autour de 5,2 % par année sur une période de dix ans. 

Kathleen Wynne a lancé cette idée indiquant qu’il ne s’agissait que d’un point de départ pour les discussions à venir. Ottawa avait avancé l’idée de 3 % d’augmentation par année, mais les autres provinces ont indiqué que ce n’était pas suffisant considérant les besoins dans les différents systèmes.

La semaine prochaine, les ministres des Finances et de la Santé des différentes provinces canadiennes se réuniront à Ottawa pour parler de ces transferts.