Joly promet 121 millions pour l’éducation postsecondaire en milieu minoritaire

Le Campus Saint-Jean est l'un des établissements ayant connus des difficultés financières au cours des dernières années. Source: ACUFC

OTTAWA – La balle est désormais dans le camp des provinces après l’annonce, par le gouvernement fédéral, d’un investissement de 121 millions de dollars échelonné sur trois ans pour venir en aide aux institutions d’enseignement postsecondaire en milieu minoritaire.

La nouvelle a été bien accueillie par les communautés francophones de partout au pays. Mais les regards se sont tout naturellement tournés vers le gouvernement de l’Alberta en raison de la situation que vit le Campus Saint-Jean et de l’attitude du gouvernement albertain dans le dossier.

« En Alberta, notre seule institution postsecondaire francophone, le Campus Saint-Jean souffre d’un déficit chronique. Alors cette annonce ça vient vraiment aider, de façon intérimaire pour les trois prochaines années », se réjouit Sheila Risbud, présidente de l’Association canadienne-française de l’Alberta.

La présidente de l’ACFA, Sheila Risbud. Gracieuseté ACFA

Elle souligne toutefois que le gouvernement albertain continue à faire obstacle à l’épanouissement de la seule institution d’enseignement postsecondaire de langue française en Alberta.

Un gouvernement provincial « hostile » aux francophones

« On avait été très clairs avec le gouvernement fédéral par rapport à la situation qu’on vit en Alberta où on a un gouvernement qui jusqu’à date s’est démontré assez hostile envers sa minorité francophone », déplore Mme Risbud.

Mais voilà, pour que les millions du gouvernement fédéral se rendent jusqu’au Campus Saint-Jean, il faut que le gouvernement albertain agisse. « Le gouvernement provincial doit faire une demande de financement pour aller chercher cet argent-là », précise Sheila Risbud.

Or, il est arrivé par le passé que le gouvernement albertain refuse de réclamer l’argent disponible auprès d’Ottawa pour le campus Saint-Jean.

Le gouvernement albertain refuse de dire s’il acceptera l’offre de financement destiné aux institutions d’enseignement postsecondaire en milieu minoritaire, et a répondu à notre demande d’entrevue en nous faisant parvenir la déclaration suivante :  

« Le gouvernement de l’Alberta demeure très engagé envers la communauté francophone de l’Alberta et l’éducation francophone. Le ministère de l’enseignement postsecondaire examinera de près tout programme de financement offert par le gouvernement du Canada et prendra une décision dans le meilleur intérêt des Albertains », selon Taylor Hides, porte-parole du ministère.

De son côté, la ministre du Développement économique et des Langues officielles, Mélanie Joly, a tenu à réaffirmer l’engagement du gouvernement dont elle fait partie à renforcer le bilinguisme au pays.

« Il incombe au gouvernement de promouvoir et de protéger nos deux langues officielles, qui font partie de la trame de notre pays. Cet investissement est essentiel, puisqu’il vient appuyer l’apprentissage dans les deux langues officielles tout au long du parcours scolaire d’un élève, ce qui est très important pour bâtir le Canada bilingue de demain et assurer la vitalité des communautés de langue officielle en situation minoritaire », a déclaré la ministre.