Justin Trudeau fait son bilan 2016

Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau. Archives #ONfr

OTTAWA – Le premier ministre, Justin Trudeau, a fait le bilan de son année 2016, le lundi 12 décembre, devant la presse parlementaire. Après une année complète au pouvoir, il a assuré avoir tenu ses promesses et dit vouloir continuer à travailler pour la classe moyenne, dans une rhétorique devenue habituelle.

BENJAMIN VACHET
bvachet@tfo.org | @BVachet

Alors que dans le même temps, le député conservateur, Kevin O’Leary, s’en prenait à lui et au bilan de son gouvernement tout en annonçant sa candidature probable à la chefferie du Parti conservateur du Canada (PCC), Justin Trudeau a défendu le travail accompli, jugeant l’année « très occupée », citant notamment le plan pour établir une tarification sur la pollution causée par le carbone, le cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques ou encore l’accord de libre-échange conclu avec l’Union européenne, parmi les événements marquants de l’année écoulée.

« Il y a toujours du travail à faire pour la classe moyenne et je suis impatient de poursuivre ce travail quand la Chambre des communes reprendra ses travaux en janvier », a-t-il lancé.

Les travaux parlementaires doivent se terminer le vendredi 16 décembre et reprendre le lundi 30 janvier, selon le calendrier parlementaire.

Revenant sur cette première année complète passée dans le rôle de premier ministre, M. Trudeau a dit vouloir continuer à regarder de l’avant, tant pour assurer la croissance de l’économie canadienne que pour renforcer la classe moyenne, tout en respectant l’environnement.

« Je pense que nous avons fait un très bon travail, mais je sais qu’il y a encore beaucoup à faire et je préfère regarder ce qu’il nous reste à accomplir plutôt que de regarder ce que nous avons déjà accompli! »

« Personnellement difficile »

Il s’est toutefois permis un retour en arrière en revenant sur l’élément qui l’a le plus marqué en 2016, la mort des deux otages canadiens Robert Hall et John Ridsdel, exécutés par le groupe extrémiste Abu Sayyaf aux Philippines en avril dernier.

« C’était très difficile pour moi personnellement », a-t-il confié, tout en défendant la position de son gouvernement de ne pas négocier ni payer de rançons à des groupes terroristes.

Visé lors de la session parlementaire par des questions concernant le financement du Parti libéral du Canada (PLC) et sa participation à des activités de financement, le premier ministre a assuré ne pas accorder plus d’importance aux donateurs de son parti qu’aux canadiens qu’il rencontre dans des événements publics. Il s’est toutefois dit ouvert à trouver des moyens de renforcer la confiance des Canadiens envers les partis politiques, ne fermant pas la porte à l’idée de revenir sur le financement public de ces mêmes partis.

« Le gouvernement écoute les commentaires et prend toujours les décisions qu’il juge bonnes pour le Canada », s’est-il défendu.

Sans ne jamais rien promettre, il s’est également dit ouvert à poursuivre les discussions avec les provinces sur les enjeux liés à la santé, a rappelé sa volonté de réconciliation avec les peuples autochtones, sans toutefois rouvrir la constitution, et son engagement d’investir des sommes considérables en infrastructures sociales, n’hésitant pas à quelques reprises à viser le précédent gouvernement de Stephen Harper.

Interrogé sur sa promesse de changer de système électoral d’ici 2019, M. Trudeau s’est montré confiant de pouvoir engager les Canadiens dans la réflexion autour de cette réforme, notamment grâce à la campagne MaDémocratie.ca qui a fait l’objet de plusieurs critiques la semaine dernière.