La Franco-Fête de Toronto célèbre ses 40 ans

Les grands hurleurs. Crédit image : Christine Berthiaume
Les grands hurleurs. Crédit image : Christine Berthiaume

TORONTO – Les francophones et francophiles de l’Ontario sont invités à danser lors de la Franco-Fête de Toronto qui débute aujourd’hui et se poursuivra jusqu’à dimanche. Partenaire avec le bar The Painted Lady, l’événement a lieu dans la rue Rolyat, entre les avenues Ossington et Grove, qui sera fermée pour l’occasion.

« Le festival s’annonce très énergétique! », lance le président de la Franco-Fête de Toronto, Vincent Rocheleau, en entrevue avec ONFR+.

Guidé par la volonté de représenter fidèlement la communauté franco-ontarienne, l’organisateur se félicite de sa longue série de nouveaux musiciens présents à l’événement. « Chaque année, on cherche de nouveaux artistes provenant de régions qui n’ont pas encore été mises en lumière », explique-t-il.

Vincent Rocheleau, président de la Franco-Fête de Toronto. Crédit image : Rudy Chabannes

On retrouve parmi eux le chanteur Cristian De La Luna qui en sera à sa première participation.

« Attendez-vous à danser, à bouger, ça va être vraiment le fun! », s’exclame-t-il.

Originaire de la Colombie, cet artiste qui a vécu au Québec avant de s’établir en Alberta, adore faire vibrer les communautés francophones d’un bout à l’autre du pays au rythme de sa musique latine.

« Les communautés francophones minoritaires ont une tout autre énergie. Elles sont vraiment fières de rester francophones et sont très ouvertes quand tu parles en français », raconte Cristian De La Luna.

Ouverture et diversité francophone

La tenue de la Franco-Fête pour une quarantième édition à Toronto témoigne, selon les artistes, de l’appétit de plus en plus grand pour la musique écrite en français dans les milieux très majoritairement anglophones.

« Je trouve que de plus en plus d’anglophones et de gens des diverses communautés ethniques sont très ouverts et aiment beaucoup le français », estime Cristian De La Luna. « Ce ne sont pas des francophones de souche, mais aussi des gens qui veulent que leurs enfants apprennent le français et expérimentent la culture francophone non par opposition, mais par choix. »

Cet enthousiasme est partagé par le chanteur Nicolas Pellerin du groupe Les Grands Hurleurs qui en sera à sa seconde prestation à la Franco-Fête de Toronto.

« Jouer en français dans une ville anglophone n’a jamais été un problème pour nous », raconte-t-il à ONFR+.

« Jouer en français dans une ville anglophone n’a jamais été un problème pour nous » – Nicolas Pellerin

« On prend quelques moments dans le spectacle pour présenter les chansons et ce dont elles vont parler, mais après c’est l’énergie du groupe qui parle et ça touche tout le monde peu importe, la langue », explique l’artiste folklorique.

Cristian De La Luna. Crédit image : Amixie Solutions Inc.

Pour Cristian De La Luna, la langue de Molière permet une connexion spéciale entre les diverses communautés canadiennes. Elle crée des ouvertures pour les immigrants dans le processus de brassage culturel. En se sentant unis autour de la langue française, les barrières tombent et les nouveaux arrivants réussissent à faire découvrir par les échanges avec les communautés francophones.

« À la fin de la journée, comme francophone, la langue c’est ce par quoi on se reconnait le plus. Rien de mieux que de faire ça par la chanson et le spectacle. C’est la représentation ultime des francophones de Toronto », conclut Vincent Rocheleau.

On retrouvera en outre, au cours des trois jours de fête dans l’Ouest torontois, l’artiste autochtone franco-ontarienne Mimi O’Bonsawin, le musicien montréalais d’origine haïtienne Wesli, les rythmes brésiliens de Roda de Samba, le duo jeunesse Jojo & Brio, la comédienne Jennie Laguerre et le chanteur-compositeur d’afro-soul Dieufaite Charles. L’animatrice drag-queen DJ Sophie Stiquée clôturera les soirées du festival.