« La Francophonie a besoin d’un Ontario actif », soutient Adama Ouane

Adama Ouane. Gracieuseté.

TORONTO – L’Ontario peut jouer un rôle significatif dans l’espace économique francophone, selon le numéro 2 de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Adama Ouane. À l’occasion d’un grand événement à Toronto, il a joint sa voix à d’autres acteurs francophones qui salue l’entrée en scène de l’Ontario dans la francophonie internationale.

ÉTIENNE FORTIN-GAUTHIER
efgauthier@tfo.org | @etiennefg

« C’est du pain bénit! », voilà comment M. Ouane, administrateur de l’OIF, a décrit les gestes posés jusqu’à maintenant par l’Ontario au sein de la Francophonie internationale. « La Francophonie a besoin d’un Ontario actif. Déjà en tant qu’observateur, il contribue à titre volontaire dans des domaines prioritaires, notamment en matière d’égalité hommes/femmes et en éducation. La province a pris des initiatives pour faire avancer sa contribution », a-t-il confié à #ONfr, en marge du Forum économique international des Amériques.

Il participait à une table ronde, le mardi 31 octobre, sur les initiatives que peut poser l’Ontario pour faire une différence dans l’espace économique francophone. Le gouvernement ontarien, par le bras de son ministère des Affaires francophones, avait dépêché une importante délégation à l’événement, en plus de distribuer des billets à plusieurs acteurs de la communauté franco-ontarienne. Une occasion de bien montrer que l’Ontario français s’est ouverte sur le monde en adhérant à l’OIF, il y a près d’un an, indique-t-on.

« Les pays de la francophonie en développement n’ont pas seulement besoin de dons et de charité. Il faut être plus imaginatif et agir pour générer des richesses et les voir comme des investissement », insiste M. Ouane.

Comme le révélait #ONfr, en juin dernier, l’Ontario a l’ambition de faire croître ses échanges économiques avec l’Afrique et l’Organisation internationale de la Francophonie peut s’avérer un levier utile pour y arriver.

Bertrand Badré, PDG de Blue Like an Orange Sustainable Capital qui promeut le financement de l’économie sociale, a encouragé l’Ontario à miser sur ses forces. « Le Canada a les meilleurs fonds d’investissements à long terme. Les fonds de pensions gèrent des sommes énormes et n’ont pas peur d’investir à l’étranger. J’encourage l’Ontario à mobiliser ces forces vers l’étranger », a-t-il dit. « Ce qui est fabuleux, c’est qu’on sort d’une dynamique France/Afrique avec de nouveaux acteurs », a-t-il ajouté.

Jean-Baptiste Lemoyne, le secrétaire d’État français auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, a partagé sa vision des choses. « La francophonie économie, ça fait des années qu’on en parle. La francophonie couvre les cinq continents et 20% du PIB mondial. Pour notre jeunesse, on a des routes de la liberté phénoménale. Ça ne doit pas seulement être un thème de colloque. Les décideurs politiques ont un rôle à jouer », a-t-il insisté. Plus tôt dans la journée, il avait prêché par l’exemple en assistant à la signature d’une entente de collaboration à Toronto pour promouvoir l’innovation entre les entrepreneurs torontois et français.

« Je veux saluer l’Ontario qui est devenu membre observateur de l’OIF, aussi le fait que vous voulez prendre votre place dans la Francophonie. Et je suis sûr qu’avec Marie-France Lalonde aux commandes, les choses vont avancer », a lancé M. Lemoyne lors de sa présentation au Forum économique des Amériques.

Plusieurs étaient surpris de cette déclaration. Il faut cependant savoir que les deux politiciens se connaissent depuis une dizaine d’années, après s’être rencontrés au sein de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie, qui favorise les échanges avec les élus d’un peu partout dans le monde.

Marie-France Lalonde partage sa vision

Marie-France Lalonde a écouté attentivement les propositions faites pendant l’événement. Elle s’est voulue prudente dans sa déclaration de fermeture. « Ça fait presque un an qu’on est devenu membre de l’OIF. Dans certains secteurs, on est en train d’explorer. J’ai eu cette conversation avec le ministre du commerce international pour voir comment explorer ces voies dans le marché africain », a-t-elle indiqué.

« On y va à petits pas, on est en train d’établir des liens de confiance et des relations. Tout est possible, mais il faut voir la réalité du quotidien aujourd’hui et ce qu’on peut faire ensemble », a lancé Mme Lalonde, insistant sur le fait que des échanges au sein même de l’Ontario doivent précéder des annonces internationales.

Elle a salué la proposition concernant les fonds de placement, affirmant que toutes les options sont sur la table pour la province. « L’Ontario veut trouver sa niche au sein de l’OIF pour agir à long terme », a-t-elle insisté.