La Laurentienne : 30 % d’admissions en moins à l’automne, une première en 20 ans

L'Université Laurentienne. Crédit image: Pascal Vachon
L'Université Laurentienne a connu plusieurs difficultés financières dans les dernières années. Crédit image: Pascal Vachon

SUDBURY – Le nombre de nouveaux étudiants qui se sont inscrits à l’Université Laurentienne à ce moment-ci de l’année pour la rentrée de l’automne est à son plus bas depuis 2001. Des données révèlent que 30,5 % d’étudiants en moins en provenance du secondaire ont choisi l’institution de Sudbury par rapport à l’an dernier.

Les données qui proviennent du Centre de demande d’admission aux universités de l’Ontario (OUAC) compilent les statistiques des inscriptions d’étudiants de première année effectuant leur rentrée à temps plein à l’automne. Le OUAC calcule divers chiffres depuis 2001 durant plusieurs mois précédant la rentrée de l’automne.

Les chiffres du mois de juin montrent que l’établissement du Nord de l’Ontario a pour l’instant 631 nouvelles inscriptions alors qu’elle en avait 908 en 2020. En 2001, le chiffre était à 691 (voir tableau plus bas). Comme les chiffres ne sont pas disponibles avant 2001, il est impossible de savoir combien de demandes il y avait auparavant.

Le nombre d’inscriptions d’étudiants de l’Ontario en provenance du secondaire au cours des années. Tableau ONFR+

Si on compare les chiffres de 2021 à ceux de 2019, soit une année sans COVID-19, on se rend compte que pour la même date en juin, il y a une réduction de 67 %.

Pourtant, selon le OUAC, les demandes d’application à l’Université Laurentienne sont restées stables de février à juin. Les données sont restées entre 2 et 5 % plus basses que durant l’année 2020. Ce qui est de 6 à 10 fois moins élevé que le nombre de personnes qui ont confirmé leur inscription pour la rentrée d’automne.

À titre de comparaison, les deux pires universités suivantes sont l’Université Nipissing et celle de l’École d’art et de design de l’Ontario (OCAD) avec une baisse respective de 10,8 % et 11,8 %, soit trois fois moins que l’établissement sudburois. De plus, les chiffres démontrent que La Laurentienne ne suit pas la courbe du reste de la province, dont la population universitaire augmente (voir photo plus bas).

Le nombre d’étudiants inscrits chaque année dans des universités ontariennes. Source : site du OUAC

En baisse aussi hors de l’Ontario

L’OUAC ramasse aussi des données pour les étudiants ne provenant pas des écoles secondaires. Ces chiffres comptent les étudiants internationaux et ceux d’autres provinces ou des élèves ne provenant pas des écoles secondaires qui effectuent leur première année à l’établissement bilingue. Par exemple, un étudiant provenant d’une autre université ontarienne et s’inscrivant à un nouveau programme à La Laurentienne compte dans cette catégorie. Pour ces derniers, le chiffre total de cette année est de 287, sois 23,5 % de moins que l’année dernière.

Des chiffres différents

Ces données font un constat différent de ce que l’Université Laurentienne affirme depuis qu’elle a annoncé couper dans 28 programmes en français. Le recteur de l’institution Robert Haché affirme que la suppression de 69 programmes au total touche seulement une minime partie d’étudiants et que la majorité ne serait pas ou presque pas affectée par les coupes.

« Il faut souligner que les programmes qui ont été supprimés étaient surtout ceux qui n’avaient que deux ou trois étudiants par année. Il est insoutenable, du point de vue financier comme sur le plan académique, d’avoir un si petit nombre d’inscrits dans certains programmes, malgré les efforts que nous avons faits pendant des années pour attirer des étudiants », avait dit le recteur en comité parlementaire le 3 juin dernier.

Le recteur avait aussi indiqué que les 140 programmes restants « sont des programmes qui intéressent les étudiants, et que nous allons continuer à soutenir. »

Il avait aussi ajouté être confiant pour la nouvelle année en septembre en termes de chiffres : « Les étudiants continuent de faire des demandes d’admission à l’Université. »

110 professeurs ont aussi été congédiés lors du processus de restructuration de l’établissement du Nord de l’Ontario.