La Laurentienne : climat d’inquiétude face au dénouement d’une réunion du Sénat

L'Université Laurentienne. Crédit image: Pascal Vachon
L'Université Laurentienne. Archives ONFR+

SUDBURY – Les membres de La Laurentienne craignent les répercussions d’une réunion à huis clos du Sénat de l’Université mardi au cours de la journée qui pourrait déterminer le futur de l’institution. Plus d’une cinquantaine de personnes se sont réunies ce matin, dénonçant au passage le climat d’inquiétude régnant autour de la situation actuelle.

Trois sujets sont à l’ordre du jour lors de cette réunion fermée au public : suppression de programmes, la réorganisation des facultés et des départements, et enfin des changements supplémentaires au niveau des programmes.

« On attend le lapin qui va sortir du chapeau. À partir de ce qu’on va entendre aujourd’hui, ça va complètement réorganiser notre pensée. On s’attend au pire, mais en même temps on ne sait pas si on nous a préparés au pire de façon tactique. On est extrêmement anxieux et curieux. On est en mode attente », admet le professeur Thierry Bissonnette.

Le climat s’est envenimé selon les professeurs et étudiants jeudi quand l’Université Laurentienne a annoncé mettre fin à sa fédération.

« C’est très très mauvais, quand on regarde sur Twitter ou sur les médias sociaux, on voit qu’il y a vraiment une colère chez les étudiants et professeurs. Il y a une sorte de désillusion, personne ne s’attendait à ça, en plus que ça été envoyé jeudi soir à 22 h à la veille d’un grand congé. On voyait le désarroi des étudiants », lance de son côté le professeur Denis Hurtubise.

Des manifestants de l’Université Laurentienne. Crédit : Pascal Vachon

Les professeurs admettent ne pas savoir à quoi s’attendre, dénonçant au passage l’opacité du processus actuel.

« On ne sait pas du tout ce qui va se passer. Ç’a été comme cela tout le long du processus. C’est un silence total, on aimerait bien vous répondre de façon plus claire, mais on ne sait absolument rien. Est-ce qu’il saura plusieurs programmes coupés, seulement quelques-uns ou beaucoup? On n’a aucune idée », ajoute le professeur Hurtubise.

Le professeur au département de philosophie Denis Hurtubise. Crédit : Pascal Vachon

Est-ce que les professeurs s’attendent à d’autres annonces de la sorte dans les prochains jours?

« Tout à fait, toutes les déclarations des dernières semaines ont été très ciblées et orchestrées pour prévenir les coups. Dieu sait à quoi s’attendre. C’est aux universités fédérées individuellement à réagir comme le fait Thorneloe en amenant La Laurentienne devant la Cour. Ça dépasse nos compétences, mais on est convaincu qu’une stratégie de longue date a été élaborée », explique Thierry Bissonnette.

Inquiétude pour les universités fédérées

L’annonce de La Laurentienne de résilier la fédération fait aussi des inquiétudes pour d’anciens membres des institutions fédérés.

« Ça me brise le cœur de voir que l’Université de Sudbury pourrait disparaître. Ça me choque, ça me fâche, ce n’est pas obligé d’être comme ça. Il aurait pu faire ça autrement », affirme Marie Bouclin qui était membre du Conseil des régents de l’Université de Subdury dans les années 1990.

Marie Bouclin à la manifestation au pont des Nations. Crédit : Pascal Vachon

Cette dernière se désole aussi du fait que l’établissement sudburois perdra son statut d’établissement confessionnel.

« Je suis en faveur d’une université francophone, c’est sûr. Mais ça me déçoit qu’elle perdre son caractère spécial. Quand l’Université a commencé il y a plus de 60 ans, il y avait un caractère spécial. Toute l’influence de la communauté ici à Sudbury pour assurer l’éducation postsecondaire des gens ici. Ça me peine beaucoup. »