La survie du caribou boréal en Ontario préoccupe le gouvernement fédéral

Le caribou boréal est une sous-espèce du caribou des bois. Source : Canva

THUNDER BAY – Le gouvernement de l’Ontario vient d’annoncer un investissement de 29 millions de dollars sur quatre ans envers la protection du caribou boréal. Ce montant servira notamment à financer la protection de l’habitat de cette espèce figurant parmi celles dont la survie est menacée.

« Le caribou boréal est un maillon essentiel des écosystèmes forestiers de tout le Canada et ici au Nord de l’Ontario », a laissé savoir Graydon Smith, ministre des Richesses naturelles et des Forêts.

La population boréale de caribou est estimée à environ 5 000 individus en Ontario, une espèce qui est par ailleurs sur la liste des espèces menacées en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition.

S’agissant du plus grand investissement de la province envers la protection de l’espèce, celui-ci « appuiera des activités sur le terrain visant à restaurer, à protéger et à conserver l’habitat, notamment par le biais de la surveillance, des sciences et de la recherche », peut-on lire dans un communiqué.

Cette mesure s’ajoute à la mise en œuvre de l’entente de conservation du caribou boréal en Ontario, conclue entre le Canada et l’Ontario en 2022. Ce sont plus de 10 millions de dollars qui ont été investis dans cet Accord entre 2022 et 2023, dans le but de surveiller la population actuelle de l’espèce et anticiper de futures tendances à l’échelle des aires de répartition de l’animal dans la province.

D’autres initiatives provinciales telles que le Programme d’écologie des mammifères du Nord et le Programme d’intendance des espèces en péril ont vu le jour en 2018. Avec 3 millions de dollars injectés, le premier vise à déplacer les caribous d’un lieu à l’autre et le second à protéger et rétablir le caribou.

En Ontario ce sont quelque 140 parcs et réserves de conservation qui hébergent l’animal sur une surface de 11, 2 millions d’acres d’habitat.

Manque d’efficacité selon le ministre Guilbeault

Mais selon La Presse canadienne, le ministre fédéral de l’Environnement Steven Guilbeault aurait, dans une lettre adressée le 6 mars dernier au gouvernement ontarien, sermonné le manque d’efficacité de la province dans la protection du cervidé, une situation à laquelle pourrait remédier une ordonnance de protection en vertu de la Loi sur les espèces en péril.

Steven Guilbeault, ministre fédéral de l’Environnement, considère que la province devrait faire plus afin de protéger l’habitat du caribou boréal. Archives ONFR+

Une telle ordonnance aurait des conséquences néfastes sur le milieu industriel du Nord, notamment pour le secteur forestier.

Parmi les plus inquiétées figurent les membres des Premières Nations, lesquelles ont fait part de leur appui envers l’investissement de l’Ontario mais aussi leur méfiance à l’encontre d’une ingérence du fédéral qui pourrait nuire à leur communauté.

Dans un communiqué de l’Association des municipalités du Nord Ouest (AMNO) paru ce mercredi, des chefs ont tenu à faire savoir qu’ils souhaitaient être inclus dans les négociations avec Ottawa.

« Nous applaudissons l’annonce d’aujourd’hui et attendons d’être consultés concernant la conservation du caribou. Nous informons le gouvernement fédéral que nous n’accepterons pas d’ingérence ou d’intervention », a lancé le Chef Paul Gladu, de la Nation Anishinaabek Neyaashi Bingwi.

De son côté, le maire Wendy Landry de Shuniah et président de l’AMNO indique qu’il suit de près la situation au Québec où c’est la conservation du caribou forestier qui est en jeu.