La sénatrice Claudette Tardif tirera sa révérence

Claudette Tardif
La présidente du comité sénatorial des langue officielles, la sénatrice franco-albertaine, Claudette Tardif. Archives

OTTAWA – La sénatrice franco-albertaine et présidente du comité sénatorial des langues officielles, Claudette Tardif, a annoncé, le lundi 22 janvier, qu’elle quittera ses fonctions le 2 février prochain.

BENJAMIN VACHET
bvachet@tfo.org | @BVachet

Les francophones en milieu minoritaire perdent une nouvelle figure de la défense de leurs droits. La sénatrice franco-albertaine, Claudette Tardif, s’apprête à quitter ses fonctions à l’âge de 70 ans.

Nommée en 2005 par l’ancien premier ministre libéral Paul Martin, l’ancienne doyenne de l’Université de l’Alberta à la Faculté Saint-Jean a occupé diverses fonctions pendant ses années comme sénatrice, dont celles de leader adjointe de l’opposition au Sénat pendant plus de six ans et présidente du comité sénatorial des langues officielles.

« Je suis particulièrement fière de mon implication pour l’avancement des dossiers de la francophonie en Alberta ainsi que pour l’ensemble du Canada et d’avoir pu contribuer à réaliser d’importants rapports pour les comités du Sénat des langues officielles, de l’agriculture et des forêts et de la modernisation du Sénat », a-t-elle partagé dans une déclaration écrite.

Elle explique sa décision par des raisons familiales.

« Alors que s’amorce un nouveau chapitre de ma vie, je veux accorder plus de temps à ma famille et à mes proches ainsi que poursuivre mon engagement auprès de ma communauté. Je continuerai à contribuer à des causes qui me tiennent à cœur telles la francophonie, l’éducation postsecondaire et certains dossiers qui touchent les droits de la personne. »

La FCFA salue une grande dame

Le président de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada, Jean Johnson, lui-même Franco-Albertain, a souligné l’impact et le travail de Mme Tardif pour les communautés de langue officielle en situation minoritaire.

« S’il a été question de dualité linguistique dans les débats du Sénat, c’est en bonne partie grâce à la détermination de cette grande dame qui n’a jamais cessé de tout mettre en œuvre pour que le gouvernement respecte ses obligations en matière de langues officielles », a-t-il indiqué, rappelant le travail de Mme Tardif comme membre, puis présidente du Comité des langues officielles du Sénat, notamment pour passer au crible tous les éléments de la politique gouvernementale, des obligations linguistiques d’Air Canada à celles de Radio-Canada.

Ces derniers mois, Mme Tardif avait également entrepris avec le comité l’étude de la modernisation de la Loi sur les langues officielles, qui fêtera ses 50 ans en 2019.

Nominations attendues

Le départ de Mme Tardif intervient près de deux ans après celui d’une autre grande militante de la francophonie canadienne. En février 2016, la Franco-Manitobaine, Maria Chaput, tirait elle aussi sa révérence.

Ce départ obligera Justin Trudeau à une nouvelle nomination alors que 11 sont attendues, dont une pour l’Île-du-Prince-Édouard, la Saskatchewan, Terre-Neuve-et-Labrador, les Territoires du Nord-Ouest et le Yukon, deux pour la Nouvelle-Écosse et quatre pour l’Ontario.

Après la vague des nominations de 2016, dont celles de la Franco-Manitobaine, Raymonde Gagné, de l’Acadien, René Cormier et de la Franco-Ontarienne, Lucie Moncion, les communautés francophones de l’extérieur du Québec espèrent plus de représentants, notamment en Ontario.


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