L’AEFO annule la grève générale en raison du mauvais temps

La dernière grève des enseignants franco-ontariens est survenue en 2020 tout juste avant la pandémie. Archives ONFR

Surprise pour les membres de l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO). Le syndicat des enseignants francophones annule la journée de grève générale ce jeudi. La raison : les risques de chutes de neige.

« En raison des prévisions météorologiques annonçant d’importantes chutes de neige dans plusieurs régions de l’Ontario, l’AEFO annulera sa journée de débrayage ce jeudi 27 février », a écrit le syndicat aux 12 000 membres, dans une note envoyée à ses membres, mardi en fin de matinée.

« Sachez que l’annulation de cette journée n’a rien à voir avec un recul devant le gouvernement et les conseils scolaires, et tout à voir avec votre sécurité sur les lignes de piquetage. L’efficacité des sites de piquets de grève pourrait être aussi compromise. »

Dimanche dernier, l’AEFO avait pourtant annoncé une troisième grève générale pour ce jeudi avec 86 piquets de grève déployés à travers la province.

Réactions partagées

Sur les médias sociaux, cette décision a suscité l’incompréhension, voire la colère.

« AEFO, je n’appuie pas cette décision », a fait part Julie Gauthier-Carrière, sur le Facebook de l’AEFO.

« Nous allons maintenant perdre crédibilité et le peu de soutien que nous avons du public et de nos parents sera perdu. De plus, on manque de solidarité en annulant notre débrayage. Comme on dit en bon canayen… « On joues-tu aux fous?! » Un jour c’est oui, l’autre jour c’est non! »

« Une belle façon de perdre l’opinion publique… et de perdre la crédibilité face aux membres qui doivent jongler avec ces décisions à l’improviste. J’appelle publiquement à reconsidérer cette décision », écrit quant à lui, Jason Hutt.

« Pas d’accord avec la décision non plus! », argumente Julie Quévillon Vetrov. « Les parents vont chialer, les médias vont définitivement rire de nous! On commençait justement à avoir du support du public et maintenant, peu à peu, on va le perdre. Bravo! »

Mais certains autres francophones disent comprendre la décision du syndicat.

« Le transport aurait été cancellé quand même, alors il est où le problème », laisse entendre Claudette Lafontaine. « La sécurité des enseignants est aussi importante que celle des enfants. À ce que je sache les écoles vont être ouvertes comme d’habitude lors de tempête. Allez on respire par le nez! »

« Il faut comprendre qu’il ne s’agit pas du confort des enseignants ici, mais de leur sécurité », renchérit Natalie Mélanson-Martin.

Journée de négociation ce vendredi

L’AEFO a mené une première journée de débrayage le jeudi 13 février, puis une seconde, vendredi dernier, en collaboration avec les trois autres syndicats d’enseignants anglophones.

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Les conventions collectives des quatre syndicats sont échues depuis le 31 août dernier.

« L’AEFO poursuivra la négociation le vendredi 28 février avec le gouvernement et le Conseil des associations d’employeurs (CAE) – représentant les 12 conseils scolaires francophones. L’équipe de l’AEFO sera disponible toute la fin de semaine si nécessaire. L’AEFO fournira une mise à jour à la suite de la rencontre de négociation », a fait savoir le syndicat dans un communiqué de presse envoyé en après-midi.

Cet article a été mis à jour le mardi 25 février, à 16h20