L’affaire ORNGE revient hanter les libéraux

Une filiale privée d’ORNGE aurait obtenu de la province, via la compagnie-mère, des contrats «de plusieurs millions de dollars, voire plusieurs centaines de millions de dollars» sans appels d’offres.

TORONTO – L’affaire ORNGE est revenue hanter les libéraux de l’Ontario, à dix jours des élections provinciale du 12 juin.

FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
fpdufault@tfo.org | @fpdufault

L’opposition à Queen’s Park accusé le gouvernement sortant, le 2 juin, d’avoir déclenché des élections hâtives dans l’unique but de retarder le dépôt d’un rapport accablant sur l’agence provinciale d’ambulances aériennes .

Ce rapport devait être rendu public le 5 mai, mais son dépôt a été repoussé après le scrutin du 12 juin.

Le progressiste-conservateur Frank Klees a décidé de partager le document sans attendre le dénouement de la campagne électorale, après que le gouvernement fédéral eut déposé 17 accusations contre ORNGE en lien avec l’écrasement mortel d’un hélicoptère médical, en 2013, près de Moosonee, dans le nord de l’Ontario.

« Le rapport indique clairement que (les libéraux) ont reçu de nombreux avertissements quant à ORNGE, mais les ont ignorés », a dénoncé M. Klees, député sortant de Newmarket-Aurora qui tirera sa révérence après les élections.

Écrasement mortel

Le rapport d’un comité parlementaire à Queen’s Park montre qu’ORNGE ne formait pas toujours adéquatement ses pilotes pour voler la nuit. Or, l’écrasement qui a coûté la vie à deux pilotes et deux ambulanciers est justement survenu peu après minuit, le 31 mai 2013. L’appareil venait à peine de décoller lorsqu’il a perdu le contact avec la tour de contrôle.

« Ce qui nous inquiète, c’est que rien n’a changé. La ministre (Deb Matthews) continue d’ignorer les signes avant-coureurs de problèmes chez ORNGE, et, ce faisant, elle met la vie des gens en danger », a fustigé M. Klees, qui est aussi à l’origine de la fuite de documents confidentiels dans l’affaire MaRS.

Les libéraux ont, de leur côté, critiqué les progressistes-conservateurs pour avoir bloqué « pendant plus d’un an » l’adoption d’un projet de loi visant à redresser la situation d’ORNGE, dont l’ancienne haute gestion a aussi fait l’objet d’allégations de malversations.

« Ce rapport aurait été dévoilé si (l’opposition) n’avait pas forcé le déclenchement d’élections inutiles », a réagi le clan Wynne, par le biais d’un communiqué.