L’AFMO plus pertinente que jamais, estime Gisèle Lalonde

L'activiste Gisèle Lalonde. Archives ONFR+

SAINT-ISIDORE – La fondatrice de l’Association française des municipalités de l’Ontario (AFMO), Gisèle Lalonde, juge que l’organisme a encore toute sa pertinence et que les municipalités doivent s’organiser pour le soutenir.

BENJAMIN VACHET
bvachet@tfo.org | @BVachet

Un peu plus tôt dans la journée, le jeudi 21 septembre, le conseil d’administration de l’AFMO a procédé à des choix drastiques pour assurer la survie financière de l’organisme, plus que jamais menacé de disparition.

Mais pour la fondatrice de l’association et ancienne maire de la Ville de Vanier, le manque d’argent ne doit pas servir d’excuse pour abandonner.

« Quand nous avons fondé l’AFMO, en 1989, on voulait que le français prenne sa place. Il y avait une grosse association anglophone, mais nous, les francophones, nous n’avions rien. Et quand on veut quelque chose, il faut se mouiller pour l’avoir. Quand on a commencé, on n’avait pas une cenne, alors ne braillez pas maintenant! Ça ne nous a pas empêchés de foncer et regardez, vous êtes encore là aujourd’hui! », a-t-elle lancé, dans un discours très énergique, en clôture du congrès de l’AFMO.

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En entrevue avec #ONfr, la figure franco-ontarienne de SOS Montfort s’est dite préoccupée par la situation traversée par l’organisme, mais a répété que c’est aux élus francophones de se relever les manches.

« Nous avons besoin d’un tel organisme pour représenter nos municipalités qui sont le niveau de gouvernement le plus proche des gens. L’AFMO a été créée pour nous permettre de nous faire entendre. C’est un bel organisme, il ne faut pas le laisser tomber. »

La province prête à aider?

Mme Lalonde juge que le gouvernement provincial a son rôle à jouer pour assurer la survie de l’organisme. Un avis que partage le commissaire aux services en français, François Boileau.

« L’AFMO est plus utile que jamais et la province qui aime faire faire par d’autres devrait s’appuyer dessus pour assurer le développement et la vitalité de la communauté francophone. C’est un joueur clé! Aujourd’hui, je suis déçu de la situation dans laquelle se trouve l’organisme, mais heureux de voir que les membres sont prêts à travailler pour le renouveler. L’AFMO devrait être plus présente politiquement. L’Association des municipalités de l’Ontario ne se gêne pas pour prendre position, l’AFMO aussi pourrait le faire. »

Si plus tôt dans la journée, le gouvernement fédéral s’était dit ouvert à étudier le sort de l’AFMO par l’intermédiaire du ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social, Jean-Yves Duclos, le député provincial de Glengarry-Prescott-Russell, Grant Crack, a préféré éviter le sujet durant son discours.

Interrogé en marge de l’événement par #ONfr, l’élu libéral a toutefois assuré qu’il serait toujours là pour l’AFMO et prêt à appuyer les demandes de l’association.

« Je comprends bien les défis et besoins des municipalités et de l’AFMO en tant qu’ancien maire d’Alexandria et de Glengarry Nord. »

Les maires unanimes

Plusieurs maires se sont également portés à la défense de l’organisme. Roger Sigouin, de Hearst, juge que des réajustements sont à faire, mais que l’AFMO offre une opportunité aux municipalités francophones et bilingues de parler d’une voix unie et forte.

« On doit d’abord baisser notre dette avant d’aller voir la province, mais il faut aussi faire comprendre au gouvernement qu’il doit s’investir. »

Son homologue de Casselman, Conrad Lamadeleine, estime que l’AFMO aide à maintenir et à protéger la langue française, ce que considère aussi la maire de Fauquier-Strickland, Madeleine Tremblay.


« C’est important d’avoir notre organisme à nous et de se regrouper pour garder notre place » – Madeleine Tremblay


Le maire de la municipalité de La Nation, qui accueillait le congrès de l’AFMO, François St-Amour, insiste sur l’importance de s’unir.

« Nous n’avons pas de grosses municipalités francophones en Ontario, c’est donc d’autant plus important pour nous d’avoir un organisme qui véhicule nos inquiétudes à la province et au gouvernement fédéral. Quand la province prend des décisions, elle ne nous consulte pas, par exemple, lorsqu’elle négocie des hausses de salaire pour la Police provinciale de l’Ontario. Il est donc primordial de se faire entendre, car c’est ensuite nous qui assurons les coûts. »