L’AFO gérera une enveloppe de 1,25 M$ à saveur économique

Le président de l'AFO, Carol Jolin. Crédit image: Patrick Imbeau

OTTAWA – Quelque 1,25 million de dollars sur trois ans. C’est la somme dont dispose l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO). L’argent provenant de l’Agence fédérale de développement économique de l’Ontario (FEDDEV) sera ensuite redistribué à 50 projets dans la francophonie ontarienne.

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierroz

« Beaucoup de projets d’innovation dorment dans les tiroirs », croit le président Carol Jolin. « Il s’agissait de mettre du personnel sur cela. »

Les montants versés aux entreprises et organismes communautaires admissibles varieront de 2 500 $ à 25 000 $ par année. Dix des cinquantaine projets seront réservés aux entreprises privées.

L’organisme porte-parole des Franco-Ontariens parie sur environ 75 créations d’emploi, grâce aux différents projets.

« Au fur et à mesure que les bénéficiaires seront en mesure d’élargir leurs services, avec ce fonds, un plus grand nombre de priorités communautaires seront comblées », a assuré la députée fédérale d’Ottawa-Vanier, Mona Fortier, présente lors de la conférence de presse.

La députée fédérale d’Ottawa-Vanier, Mona Fortier. Archives #ONfr

« En 2015, lors des événements du 400e anniversaire du passage de Champlain, et lors des fonds pour le programme Jeunes Stagiaires, il y a quelques années, l’AFO avait aussi géré des enveloppes gouvernementales », précise Carl Lamarche, coordonnateur de projets spéciaux à l’AFO.

Un comité aviseur, comprenant deux employés de l’AFO et un consultant externe, seront alors chargés de « recevoir les données et les demandes » et d’étudier « leurs répercussions sur la francophonie », et « la création d’emplois ».

Différences avec le PAFO

Sur le papier, l’initiative peut s’apparenter avec celle du Programme d’appui à la francophonie ontarienne (PAFO). L’enveloppe provinciale d’un million de dollar distribuée pour l’exercice financier 2017-2018 avait permis de développer une myriade de projets communautaires dans l’Ontario français.

« Le PAFO était davantage axé sur des projets communautaires pour faire vibrer la francophonie et faciliter la réalisation de programmes », explique M. Jolin. « Ce programme-ci vise plutôt la création d’emplois. Le PAFO était un fonds fixe, alors que là, on cherche des effets multiplicateurs, et que les emplois créés deviennent permanents. »

Le président n’oublie pas que les demandes de financement pour le PAFO de la part des organismes atteignaient un total de 8 millions de dollars. « Beaucoup de gens n’ont pas eu les fonds. Je suis certain qu’il y a des projets dans les tiroirs qui vont ressortir! »

Sept mois après sa prise de fonctions à la tête de l’Ontario, le gouvernement progressiste-conservateur de Doug Ford n’a toujours pas confirmé le retour du PAFO.

Adaptation du discours

Si l’on insiste que l’enveloppe de 1,25 million de dollars est indépendante de la crise linguistique, il n’empêche que l’AFO teinte son discours d’une saveur plus économique depuis l’arrivée de Doug Ford au pouvoir.

Sur le communiqué de presse relatif à cet octroi, l’organisme cite l’exemple du Nouveau-Brunswick où, selon le Conference Board du Canada, « le bilinguisme rapporte 1,4 milliard de dollars en revenus d’exportations dans cette province ». L’AFO affirme ainsi que la présence beaucoup plus importante de francophones en Ontario reste une « possibilité de stimuler davantage » l’économie.

La semaine dernière, M. Jolin avait profité des consultations prébudgétaires devant les députés pour insister sur l’avantage du bilinguisme pour dynamiser l’économie.

« Avec un gouvernement qui met beaucoup l’accent sur l’aspect économique, c’est certain qu’on voit là une occasion de promouvoir la francophonie avec l’aspect économique. Dans les discussions avec le gouvernement Ford, on a parlé de la possibilité d’exporter notre expertise, le savoir et les produits de nos gens d’affaires bilingues », conclut le président au micro d’#ONfr.


POUR EN SAVOIR PLUS :

L’AFO vante les avantages économiques de la francophonie au gouvernement Ford