Lalonde prie Mulroney de sensibiliser son chef à la francophonie

La députée libérale d'Ottawa-Orléans, Marie-France Lalonde. Crédit image: Stéphane Bédard

OTTAWA – En marge de la journée d’étude La francophonie canadienne et le Québec : un avant et un après Doug Ford, organisée à l’Université d’Ottawa, l’ancienne ministre des Affaires francophones de l’Ontario, Marie-France Lalonde, a confié qu’elle espérait encore que sa successeure revoit son approche de l’Ontario français.

BENJAMIN VACHET
bvachet@tfo.org | @BVachet

Dès l’entrée en fonction de Caroline Mulroney comme ministre déléguée aux Affaires francophones, la députée libérale Marie-France Lalonde avait rapidement indiqué son intention de la rencontrer pour parler des dossiers de la francophonie ontarienne.

« C’était très important pour moi de continuer le cheminement des actions développées dans les derniers deux ans. Quand j’ai rencontré Mme Mulroney, je voulais qu’elle me voie comme une alliée, lui montrer qu’on était pour travailler ensemble et qu’en francophonie la couleur du parti n’est pas importante », dit-elle.

Mais quelques mois plus tard, la relation a changé.

« Ce que j’ai remarqué, c’est que malheureusement Mme Mulroney reçoit des directives de M. Ford et ne s’est pas à mon avis positionnée pour démontrer son engagement profond à l’Ontario français. En ce moment, on se parle un peu moins… Mais je vais continuer à sensibiliser Mme Mulroney et tous les parlementaires du Parti progressiste-conservateur, parce qu’il ne faut pas oublier qu’en risquant nos acquis, on enlève des années et des années de travail pour amener cette dualité linguistique en Ontario. »

Encore espoir

Pourtant, la députée libérale d’Orléans ne désespère pas de voir une évolution de la position de la procureure générale sur le dossier franco-ontarien.

« Je suis un peu déçue de voir la position de Mme Mulroney, mais j’espère que dans les prochains mois, elle va comprendre comment on peut travailler ensemble et se repositionner. Et j’espère qu’elle va aider son chef à ne pas voir la francophonie juste comme un à côté. »

Sans la députée franco-ontarienne Amanda Simard, le gouvernement de Doug Ford a perdu une personne apte à faire cette sensibilisation. Mais la nomination de Marilissa Gosselin, en décembre, comme conseillère en francophonie auprès du premier ministre pourrait permettre aussi de faire ce travail de sensibilisation que réclame l’ancienne ministre Lalonde, mais également le président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), Carol Jolin.

Inquiétude

En attendant, celle qui avait succédé à Madeleine Meilleur comme responsable des Affaires francophones se dit inquiète.

« On pensait qu’on était protégé au niveau politique, que la francophonie n’était pas une histoire de couleur de parti, malheureusement M. Ford nous a montré que non, que nos acquis sont en danger, non seulement avec les décisions de novembre dernier, mais aussi, ce qui m’inquiète, avec ce qui s’en vient. »

Selon elle, la francophonie ontarienne et canadienne doit se mobiliser pour faire comprendre l’importance de la dualité linguistique.

« Il faut que le gouvernement qui est au pouvoir comprenne le rôle de la dualité linguistique. C’est un enjeu auquel il faut plus sensibiliser M. Ford. »


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