Lalonde très attendue par les Franco-Ontariens en 2017

La ministre déléguée aux Affaires francophones, Marie-France Lalonde. Crédit image: Patrick Imbeau

Les libéraux devront donner aux Franco-Ontariens des actions concrètes en 2017. La ministre déléguée aux Affaires francophone, Marie-France Lalonde, sera attendue sur les engagements faits par son gouvernement en 2016.

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierroz

Le projet d’une université franco-ontarienne

L’année 2017 sera déterminante pour le projet d’une université franco-ontarienne. La Conseil de planification pour l’édification d’une université a promis de rendre son rapport final au cours de l’été. Probablement que le groupe présidé par Dyane Adam attendra la Journée des Franco-Ontariens le 25 septembre pour dévoiler le document.

Nul doute que les six experts du comité et Mme Adam s’orienteront vers la solution d’une bâtisse à Toronto, sans bureaux satellites dans le reste de la province. C’est pourtant ce qu’avaient toujours réclamé le Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO), la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne (FESFO) et l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO). Il y a donc fort à parier que les militants francophones ne soient pas entièrement satisfaits du compte-rendu final… au risque de brouiller les relations entre le gouvernement libéral et une partie des francophones.

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Le risque existe aussi que le long processus de création de cette université soit définitivement mis de côté en cas d’un changement de pouvoir à Queen’s Park en 2018.

L’immigration francophone

Ambitieuse, très ambitieuse même, la cible de 5 % d’immigrants francophones adoptée par le gouvernement en mai 2015. En novembre dernier, le comité d’experts mandaté pour le suivi a finalement présenté ses solutions. Parmi elles : une reconnaissance accrue de l’Ontario français sur la scène internationale, l’accueil en français des nouveaux arrivants et s’assurer qu’ils aient tous les outils nécessaires pour prospérer dans leur langue.

Reste à savoir si le gouvernement mettra en place ces recommandations. Nouveaux outils ou pas, l’équipe libérale de Kathleen Wynne reste toujours tributaire de la sélection des immigrants effectuée par le gouvernement fédéral. À ce titre, le sommet sur l’immigration francophone, prévu à Moncton à la fin du mois de mars, devrait permettre d’en savoir plus sur la stratégie d’Ottawa qui aura un impact sur l’Ontario.

Les premiers effets (ou non) de l’adhésion de l’Ontario à l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) se feront sentir en 2017. La capacité des universités Laurentienne ou d’Ottawa d’attirer des étudiants internationaux sera aussi surveillée à la loupe.

Quelque 2 % des immigrants de la province sont francophones, selon les données de l’Office des Affaires francophones (OAF).

La refonte de la Loi sur les services en français

Après l’université franco-ontarienne et l’immigration francophone, une autre promesse du gouvernement en 2016 concerne directement la Loi sur les services en français (Loi 8). Marie-France Lalonde a profité du 30e anniversaire de cette loi symbolique pour les Franco-Ontariens en novembre dernier pour s’engager à une refonte du texte.

Jamais sans doute la pression n’a été aussi forte pour revoir la Loi 8. D’abord, parce que 80 % des francophones résident aujourd’hui dans une région désignée, ce qui fait même penser au commissaire aux services en français, François Boileau, que tout l’Ontario devrait être désignée comme une seule et même région. Aussi, beaucoup de territoires non désignés mais intéressés par cette protection (Oshawa, Municipalité régionale de Waterloo, Vaughan) butent sur ces critères démographiques exigés par la loi et qui sont jugés trop restrictifs.

Boileau

Si Mme Lalonde n’a pas fixé d’échéancier pour une quelconque refonte, l’idée reste surveillée de près par Me Boileau, l’AFO, mais également à Queen’s Park avec le Nouveau Parti démocratique (NPD). Un silence radio de Mme Lalonde sur le projet en 2017 serait donc bien mal venu.