L’auteur franco-ontarien Body Ngoy fait face à une grave accusation criminelle

Body Ngoy a été accusé de cruauté envers un enfant suite à un événement ayant eu lieu aux États-Unis en novembre dernier. Capture d'écran/ Crédit image: WSB-TV Channel 2 - Atlanta

COMTÉ DE BARROW (États-Unis) – En novembre dernier, le bédéiste franco-ontarien Body Ngoy a été arrêté aux États-Unis dans l’État de Géorgie. Accusé d’avoir touché un enfant de façon inapproprié lors d’un mariage au Chateau Elan à Braselton, il risque la prison s’il est reconnu coupable.

Le 11 novembre 2022, Body Ngoy et sa compagne assistaient au mariage de Florence Bandu, une journaliste et auteure congolaise. Un événement qui aurait dû se dérouler sans encombre.

Pourtant, le Franco-Ontarien d’Ottawa, âgé de 52 ans, a été interpellé dans la soirée vers 22h30 dans la petite ville de Braselton à quelques kilomètres au nord d’Atlanta. Selon le rapport de la police de Braselton, Body Ngoy est accusé de « cruauté au second degré envers un enfant ».

Dans l’État de la Géorgie, cette accusation indique que si une personne, par négligence criminelle, cause à un enfant de moins de 18 ans une douleur cruelle, mentale ou physique, cela est considéré comme une infraction au second degré de cruauté envers un enfant.

Ce soir-là, au Château Elan, le bédéiste aurait embrassé une mineure. ONFR+ s’est procuré le rapport de la police de Braselton qui affirme que M. Ngoy aurait volontairement embrassé une jeune fille de 16 ans.

Un accident selon son avocat

Selon son avocat, il s’agit d’un terrible malentendu. Me Jackie Patterson a déclaré au tribunal, peu de temps après l’arrestation de son client, que ceci n’était qu’une erreur. Il a expliqué notamment que M. Ngoy avait vu un homme qui semblait évanoui sur un banc et s’est simplement approché de lui pour voir s’il allait bien.

Selon l’avocat, lorsque la personne s’est abruptement relevée, leurs lèvres se seraient accidentellement touchées. « Ce n’était pas intentionnel », a répété Me Patterson à la mi-novembre durant l’audition de l’auteur ottavien.

S’exprimant brièvement au micro d’ONFR+, M. Ngoy s’est dit extrêmement choqué : « Ça me dépasse, c’est de la sorcellerie ce qui m’arrive. »

Body Ngoy et son avocat Jackie Patterson durant son audience lundi 14 novembre dans le comté de Barrow. Capture d’écran/Crédit image : WSB-TV Channel 2 – Atlanta

Son avocat a décliné notre entrevue, l’affaire étant en cours. Body Ngoy a expliqué ne pas vouloir entrer dans les détails, mais a confirmé qu’il était avec sa femme et qu’à ce moment précis de la soirée il se dirigeait vers les toilettes.

Dans le rapport de police, l’adolescente explique qu’elle était allongée sur un canapé près de la salle de bain de l’hôtel quand soudainement un homme se serait penché vers elle à la façon Spiderman et lui aurait demandé s’il pouvait l’embrasser. Elle aurait dit non, mais l’homme l’aurait tout de même fait.

L’agent de police envoyé sur les lieux explique qu’une vidéo de l’hôtel montrerait Body Ngoy comme étant celui décrit par la jeune fille.

Selon l’article 5 du code de la Georgie, un tel acte (s’il s’avérait confirmé), constitue un crime. M. Ngoy risque au minimum un an de prison et jusqu’à une peine maximal de dix ans.

« Cependant, je fais confiance à la justice américaine pour prouver mon innocence », clame-t-il.

Respecté dans sa communauté  

Body Ngoy est arrivé au Canada en 1992, originaire de Kinshasa en République démocratique du Congo, il a très rapidement intégré la communauté franco-ontarienne. Il est considéré comme un écrivain engagé dans la lutte contre le racisme.

Le bédéiste franco-ontarien Body Ngoy. Archives ONFR+

Il a publié pas moins de sept BD qui retracent souvent le parcours de l’immigration. Une de ses œuvres : Le rêve canadien, fait la promotion de l’intégration des nouveaux arrivants francophones au sein de la communauté franco-ontarienne. Son dernier livre Kassav connaît un récent succès.

Body Ngoy est l’un des membres fondateurs de la Coalition des Noirs francophones de l’Ontario, il fut vice-président du Regroupement ethnoculturel des parents francophones de l’Ontario (REPFO).

À ce jour, aucune information supplémentaire concernant cette affaire n’a ressurgi. Body Ngoy aurait payé une caution de 5 000 $. En attendant la suite de l’enquête, il est rentré chez lui, à Ottawa.