Le bilinguisme au cœur du premier discours du recteur désigné

Le recteur de l'Université d'Ottawa, Jacques Frémont.

OTTAWA  – Jacques Frémont a lâché ses premiers mots en tant que nouveau recteur désigné de l’Université d’Ottawa (U d’O), vendredi 4 décembre. Un discours sage et prudent, dans la lignée d’Allan Rock, toujours en poste jusqu’au 30 juin 2016.

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierroz

Le nouvel élu, actuellement professeur émérite de l’Université de Montréal où il a occupé de nombreux postes durant sa carrière de plus de 30 ans, a justifié dans un premier temps sa connaissance des dossiers d’Ottawa : « Plusieurs universités québécoises ont eu des recteurs ontariens avec des mandats brillants (…) Les défis sont semblables, mais toujours dans des contextes différents : la vie académique, et l’offre d’admission. »

Sur le projet d’université franco-ontarienne, le recteur désigné suit M. Rock et ne positionne pas en faveur du projet. « Le caractère bilingue de l’Université d’Ottawa fait partie de l’ADN et des gênes de l’Université. Je sais qu’il y a un mouvement en Ontario (pour une université de langue française), mais l’Université d’Ottawa va continuer dans sa voie de bilinguisme, et sera toujours présente auprès des autres universités pour le promouvoir. »

En septembre dernier, l’Université avait officialisé sa désignation partielle en vertu de la Loi sur les services en français (Loi 8 de 1986) devant le monument de la francophonie.

La première mission avouée du nouveau recteur sera de « se promener et écouter des gens sur le campus », puis une fois entré en fonction, s’occuper de l’application du plan stratégique Destination 2020. Un plan dont l’objectif est de faire de « l’Université d’Ottawa l’une des grandes universités (…) forte d’une réputation à la hauteur de ses réalisations », dixit l’établissement.

M. Rock également sur place lors de la présentation de M. Frémont, n’a pas tari d’éloges sur son successeur : « Il comprend très bien les universités qui sont très complexes des fois et a vécu beaucoup d’expériences. »

Le cas Calin Rovinescu

Reste que la nomination de Jacques Frémont intervient dans la foulée d’une autre. Celle de Calin Rovinescu, président et chef de la direction d’Air Canada depuis 2009, à titre de chancelier de l’U d’O en lieu et place de Michaëlle Jean.

Une prise de fonction annoncée en novembre qui avait fait grincer quelques dents, du fait de la mauvaise réputation du transporteur aérien en matière de services en français.

Interrogé par #ONfr sur le sujet, c’est finalement Allan Rock qui s’est saisi du micro à sa place : « Nous sommes très fiers que M. Rovinescu ait accepté d’être chancelier. C’est un homme bilingue, diplômé de l’Université de Montréal et de l’Université d’Ottawa. La mission de cette Université, c’est de desservir les besoins de la population francophone, plus particulièrement la communauté franco-ontarienne, ce que nous avons fait depuis le début, que nous faisons aujourd’hui, et que nous allons continuer de faire, et M. Rovinsecu va internaliser, je vous l’assure cette mission à 100%. Il va contribuer de façon importante à l’Université. »

Et d’enfoncer le clou : « On parle de l’Université d’Ottawa, pas d’Air Canada. »